Liberté conditionnelle pour un membre du "commando Erignac"

La première sortie de prison d’un membre du "commando Erignac" s’est faite à l’aube, vers 5 heures du matin, en toute discrétion. Seuls quelques proches l’attendaient devant les portes de la maison d’arrêt de Borgo (Haute-Corse). Les nationalistes du Comité anti-répression (CAR) avaient envisagé d’organiser un rassemblement comme ils le font systématiquement pour la libération de militants, mais ils ont été pris de vitesse.

Après sa condamnation en 2003, Versini avait passé neuf ans derrière les barreaux sur le continent, avant d’être transféré à Borgo dans la perspective de sa libération. Ses avocats avaient obtenu la liberté conditionnelle en mai dernier, mais le parquet de Paris avait fait appel, retardant de trois mois l’application de cette décision, confirmée en appel.

L’éleveur de porcs de Cristinacce (Corse-du-Sud) avait été arrêté en mai 1999. Il faisait partie des membres du "commando Erignac" jugés en juin 2003 par la cour d’assises spéciale de Paris, alors qu’Yvan Colonna était en fuite. Il avait été condamné à 15 ans de réclusion pour l’attaque, en septembre 1997, de la gendarmerie de Pietrosella, au cours de laquelle les assaillants avaient dérobé l’arme qui devait tuer Claude Erignac. Lui-même avait participé aux réunions préparatoires mais pas à l’opération le soir du 6 février 1998 car il ne se "sentait pas capable de tuer un homme", avait expliqué Versini au cours du procès.

Yvan Colonna, condamné fin 2007 à perpétuité, doit être jugé en appel en février et mars prochains devant la cour d’assises d’appel spéciale de Paris.

Gilles Halais avec agences