Les réactions politiques au renvoi du procès Chirac
Dans les couloirs de l'Assemblée, Jean-Marc Ayrault, le président du groupe socialiste a déclaré que "le procès doit avoir lieu". "Non pas qu'il faille s'acharner sur Jacques Chirac", "mais si on veut que les Français aient confiance dans les institutions, la justice doit passer. C'est un acte civique".
Pour le député Vert Noël Mamère qui s’est exprimé en direct sur France Info quelques minutes après l'annonce du renvoi du procès, cette décision "nourrit le FN en donnant le sentiment que lorsqu’on est puissant ou on l’a été on peut bénéficier d’une sorte d’impunité, et lorsqu’on ne l’est pas, c’est tolérance zéro : comparution immédiate et justice d’abattage".
Dans un communiqué, le porte-parole des députés communistes Roland Muzeau, juge que grâce à ce renvoi, Jacques Chirac est "promu au rang d'intouchable". Il "est à nouveau protégé et dispensé de s'expliquer. C'est insupportable! Cet épisode ne peut que conforter nos concitoyens dans l'idée que la justice est à géométrie variable, selon le statut des justiciables. D'Eric Woerth à Jacques Chirac, chaque jour la démonstration est faite qu'il y a impunité pour les uns et aggravation des peines pour les autres".
Olivier Besancenot, porte-parole du Nouveau parti anticapitaliste (NPA), dénonce pour sa part une "justice à deux vitesses". "Pour les uns, c'est comparution immédiate, peines planchers; pour l'ancien président de la République, c'est l'impunité due à son statut de président et ensuite la bataille judiciaire pour mettre en avant la prescription, l'objectif étant que J. Chirac ne soit jamais jugé. Tout cela est scandaleux et ne peut qu'alimenter une défiance encore plus exacerbée contre les hommes politiques au-dessus des lois. Pour le NPA, il est inadmissible que J. Chirac ne soit pas jugé pour les emplois fictifs et la prise illégale d'intérêts qui lui sont reprochés".
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