Les magistrats défilent à Paris : "Justice à deux vitesses, il faut que ça cesse !"
"Les réponses du ministre sont complètement en dehors de la réalité". Cette conseillère d'insertion, citée par l'AFP, est incrédule après l'annonce ce matin dans Ouest-France de la création de 485 emplois de magistrats, greffiers et éducateurs. Elle rejoint le président de l'USM Christophe Régnard qui ce matin sur France Info estimait que chaque annonce, chaque avancée, arrivait "avec un train de retard".
_ De fait, ces 485 postes, dont 235 de magistrats et de 160 greffiers seront pourvus en 2012 et 2013, pour appliquer les réformes qui devraient être votées en mai prochain, à savoir les hospitalisations d'office sans consentement sous contrôle de la justice et l'introduction de jurés populaires dans les tribunaux correctionnels.
Objectif de l'USM : deux milliards d'euros de plus par an
Ces emplois, ajoutés aux 400 postes de vacataires promis le mois dernier, ont pourtant un goût de trop peu, au regard du retard accumulé ces dernières années, selon les syndicats et organisations professionnelles qui appelaient à cette manifestation.
_ L'USM réclame donc un plan d'urgence pour le système judiciaire avec une augmentation du budget annuel de la justice et des prisons de deux milliards d'euros par an.
Le budget de la justice est aujourd'hui de sept milliards, contre 4,5 il y a neuf ans, soit "une augmentation de 60%", a coutume d'arborer la chancellerie. Et l'USM de rétorquer que les contentieux eux aussi ont connu une hausse proche des 60%. Une justice toujours plus sollicitée et par conséquent "en danger", s'alarment les manifestants qui réclament des moyens "dignes d'une grande démocratie européenne".
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