Légionellose : l’AP-HP mise en examen pour homicides involontaires
Entre novembre 2000 et janvier 2001, neuf cas de légionellose avaient été décelés, entraînant la mort de quatre patients de l’Hôpital européen, flambant neuf. Quelques mois plus tard, trois nouveaux cas étaient détectés, deux morts dont un directement imputable à la légionellose.
A la suite de la plainte déposée par la famille de l’une des victimes, une instruction était ouverte. L’enquête avait alors incriminé les matériaux utilisés pour la fabrication des tuyauteries de l’hôpital, qui avait ouvert en juillet 2000. L’Ap-HP avait eu recours à des tuyaux en acier galvanisé qui risquent de s’éroder au contact de l’eau chaude, malgré les mises en garde des sociétés spécialisées.
C’est ce manquement à une obligation de sécurité qui vaut aujourd’hui à l’organisme de gestion des hôpitaux parisiens sa mise en examen en tant que personne morale, pour homicides et blessures involontaires, et mise en danger de la vie d’autrui par une violation manifestement délibérée d’une obligation de sûreté et de prudence. Il s’agit de la première mise en cause depuis l’ouverture de l’enquête.
La légionellose est propagée par une bactérie, la "legionella", qui se multiplie de façon optimale dans l’eau à 37 degrés. Elle s’épanouit notamment dans les circuits de distribution d’eau chaude et les systèmes de climatisation.
Gilles Halais, avec agences
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