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Le trader de la Société Générale a passé une première nuit en prison

Jérôme Kerviel, souçonné d'être à l'origine des pertes colossales de la banque - près de 5 milliards d'euros - a finalement été placé hier en détention, sur décision de la cour d'appel de Paris. Un autre courtier est en garde à vue.
Article rédigé par franceinfo
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Son répit aura été finalement de courte durée. Jérôme Kerviel dormira dorénavant en prison, celle de la Santé, à Paris. Le parquet avait requis son placement en détention provisoire, la cour d'appel de Paris l'a ordonné cet après-midi.

Jusque là, le trader n'avait été placé que sous contrôle judiciaire. Les juges l'avaient laissé en liberté, le 28 janvier, après l'avoir tout de même mis en examen pour “abus de confiance”, “faux et usage de faux” et “introduction dans des systèmes de données informatiques” -- c'est toujours l'histoire de ce trou abyssal dans les comptes de la Société Générale, 4,9 milliards d'euros.
_ Mais la décision avait suscité un début de polémique. Le parquet général, notamment, avait mis en avant le risque de concertation avec d'éventuels complices, et le risque de fuite de Jérôme Kerviel. Il avait requis son placement en détention. La chambre de l'instruction de la cour d'appel de Paris l'a donc suivi, après une audience à huis clos et plusieurs heures de délibération.

Comme le soulevait le parquet, la cour retient comme motifs de son arrêt la nécessité de protéger les “nombreuses investigations techniques à mener”, la nécessité “d'éviter la
concertation avec d'éventuels complices ou co-auteurs”, “les risques de pressions sur d'éventuels témoins” et les risques de fuite à l'étranger.

L'avocate de Jérôme Kerviel est évidemment d'un tout autre avis. Elle a immédiatement annoncé qu'elle allait former un pourvoi en cassation, dès lundi.

Quoi qu'il en soit, l'affaire de la Société Générale a semblé relancer avec la mise en garde à vue d'un autre suspect: un courtier, employé par la société Newedge, ex-Fimat, à l'époque filiale de la banque. Il semble être intervenu comme intermédiaire dans les transactions litigieuses.

Transféré au pôle financier du Palais de Justice de Paris, ce courtier a été remis en liberté samedi, faute d'éléments suffisants. Les juges
l'ont cependant placé sous le statut de témoin assisté.

Guillaume Gaven avec agences

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