Le taux d'élucidation des enquêtes en forte baisse : un effet de la réforme de la garde à vue ?
Selon ces deux rapports internes, le droit au silence pour les gardés à vue est retenu dans 40% des cas. Rien d'étonnant donc à ce que le taux d'élucidation des affaires baisse, mais c'est le coeur même du métier d'enquêteur que cette réforme touche : la nouvelle garde à vue consomme de la paperasse, donc du temps d'enquête. C'est ce que déplore Dominique Achispon, du SNOP (le syndicat majoritaire chez les officiers de police) : "il y a quinze ans, un officier de police judiciaire pouvait traiter trois ou quatre gardes à vue dans la journée. Maintenant il faut deux à trois policiers pour une garde à vue. On fait énormément de paperasse, donc il y a une démotivation. Et ce n'est que le début".
Il y a quelques jours, Alliance, le syndicat de policiers en tenue, pointait les dysfonctionnements rencontrés depuis quatre mois : délai d'attente des avocats très élevé, absence de locaux adaptés, affaiblissement du niveau de sécurité (puisque la fouille au corps est désormais interdite) : Alliance donne l'exemple d'un gardé à vue qui a tenté de se trancher la gorge avec une lame de cutter, devant son avocat...
Un groupe de travail, piloté par la place Beauvau, réfléchit à des "astuces" qui permettraient aux policiers de reprendre la main sur ce qui était auparavant "leurs" gardes à vue.
Franck Cognard
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