Le PSG, un an après la mort d’un supporter
C’est un triste anniversaire pour le football français.
_ Cela fait un an jour pour jour qu’un supporter du Paris-SG a été abattu par un policier, lors d’échauffourées à la sortie d’un match contre le club israélien de Tel-Aviv.
A l’issue du match perdu 4-2 par le PSG, des incidents éclatent aux abords du Parc des Princes. Vers 22h40, Yanniv Hazout, un supporter des deux clubs, de confession israélite, est pris à partie par quelques hooligans parisiens. Les insultes antisémites fusent. Un gardien de la paix d’origine antillaise (au service ce soir-là du Service régional de police des transports) s’interpose. Déséquilibré, tombé à terre, le fonctionnaire, Antoine Granomort, ouvre le feu, tuant l’un des "ultras", Julien Quemener. Au coeur de l'enquête, il y a la réaction du policier : s'est-il défendu ou a-t-il perdu son sang froid ?
Après les incidents, les dénonciations politiques et sportives sont multiples. Le ministre de l’Intérieur, Nicolas Sarkozy, annonce la dissolution immédiate des clubs de supporters "ne se désolidarisant pas de mouvements racistes ou d’actions violentes". Marie-George Buffet (PCF) demande à ce que le PSG joue à huis clos, Françoise de Panafieu (UMP) à ce que le club ne touche plus la subvention municipale de Paris.
Les pouvoirs publics finissent par interdire de stade les fauteurs de troubles, avec obligation de pointer au commissariat les jours de match. Du côté du club, la sécurité a été renforcée. Et ce tour de vis ne serait que le premier…
Une marche silencieuse est prévue ce soir à 19 heures devant le Parc des Princes, en hommage au jeune supporter tué.
Révoqué de la police
Quelques semaines après cette soirée tragique, Antoine Granomort est poursuivi dans une affaire d’escroquerie à la carte bancaire, sans rapport avec les incidents du Parc des Princes : en octobre 2005, il avait déposé plainte, déclarant avoir été enlevé, séquestré à deux reprises et violé plusieurs fois collectivement par un groupe d’individus, avant d’être contraint par ses bourreaux à utiliser la carte de crédit de son beau-père.
L’enquête menée par la "police des polices" révèlera en fait que ce récit n’avait aucun rapport avec la réalité. Granomort avait tout inventé pour masquer le vol de quelque 15.000 euros. Condamné en avril dernier à cinq mois de prison avec sursis, le fonctionnaire a été révoqué le mois dernier.
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