Le procès du "gang des barbares" se tiendra bien à huis clos

Le procès doit durer dix semaines - mais seule la première heure a été publique. Fort logiquement, le procès du "gang des barbares" se poursuivra à huis clos. Car deux des 27 accusés étaient mineurs au moment des faits. La demande de levée du huis clos, déposée par la mère d'Ilan Halimi, ainsi que par Youssouf Fofana, est restée vaine.

Cela dit, Youssouf Fofana a particulièrement soigné son entrée, ce matin. Après avoir levé le poing, et lâché un “Allah vaincra”, il a refusé de répondre précisément aux questions de la présidente de la cour d'assises des mineurs.
_ En guise de date de naissance, il a répondu : “13 février février 2006, à Sainte-Geneviève-des-Bois” - c'est la date et le lieu où l'on a retrouvé Ilan Halimi mourant. En guise de nom de famille, la réponse a été : “africaine barbare armée révolte salafiste”.

La président s'est contentée de lui signaler que ce n'était pas ce qui figurait sur les documents... Les autres accusés, eux, ont chacun leur tour décliné leur identité et profession.

Antisémitisme

La suite de l'audience se tiendra donc à huis clos. Dommage pour les 162 témoins et 50 experts qui sont programmés tout au long du procès. Un procès tout symbolique : la mort d'Ilan Halimi a été l'assassinat antisémite le plus spectaculaire de ces dernières années - il a d'ailleurs donné lieu à une grande manifestation, émaillée d'incidents, le 26 février 2006.

Ilan Halimi, 23 ans, avait été enlevé le 20 janvier 2006 à Sceaux (Hauts-de-Seine). Il avait été attiré dans un guet-apens par une jeune fille servant d'appât.
Après quelques vaines négociations avec sa famille, pour obtenir une rançon de 450.000 euros, la séquestration s'était faite de plus en plus violente pendant trois semaines. Pour finir dans un bain de sang...
Devenu un symbole pour la communauté juive, Ilan Halimi a été inhumé à Jérusalem en février 2007 lors d'une cérémonie à laquelle assistait le grand rabbin de France Joseph Sitruk.