Le "père" des Guignols traîne les barbouzes de Canal+ en correctionnelle
C’est un livre, publié en 2005, qui met l’affaire au jour. Une affaire digne des bas fonds des cabinets noirs, dans une entreprise qui incarne la liberté d’expression et la liberté tout court : Canal+.
_ Un ancien agent secret, Pierre Martinet, affirme alors avoir personnellement filé et photographié Bruno Gaccio au cours de l'année 2002, à la demande du patron de la sécurité de la chaîne cryptée, Gilles Kaehlin, et de son adjoint, Gilbert Borelli.
A l’époque, l’auteur des Guignols de l’Info mène la fronde des salariés contre la nouvelle direction de la chaîne, alors assurée par Xavier Couture.
Gaccio est "l’homme à abattre".
Et tous les moyens seront mis en œuvre pour le neutraliser : filatures, écoutes téléphoniques, piratage de ses courriels… Les deux barbouzes de Canal auraient même projeté, toujours selon Pierre Martinet, de piéger Gaccio en cachant de la cocaïne dans son scooter, et même en engageant une prostituée qui l’aurait ensuite accusé de viol.
_ Au total, une dizaine de salariés de Canal, en porte-à-faux avec la direction, auraient ainsi été mis sous surveillance, dans la plus parfaite illégalité.
Dans le box du tribunal correctionnel prendront place Canal+ en tant que personne morale, les deux anciens responsables de la sécurité, ainsi qu’un ancien policier et un ancien agent de France Telecom qui leur auraient prêté main forte.
Le procès se tient jusqu’à vendredi.
Bruno Gaccio, qui s’est constitué partie civile, assistera aux débats, même s’il reconnaît, par la voix de son avocat, que ce dossier "concerne une époque troublée et révolue de la chaîne".
Gilles Halais, avec agences
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