Le parquet de Paris décide une confrontation DSK/Banon
Ce sera parole contre parole. Le parquet de Paris a décidé de confronter Tristane Banon à Dominique Strauss-Kahn, dans le cadre de l'enquête préliminaire lancée en juillet suite à la plainte de la jeune romancière et journaliste. Elle accuse l'ancien patron du FMI de tentative de viol en 2003.
Hier, Tristane Banon avait justement indiqué qu'elle souhaitait être confrontée à celui qu'elle accuse pour qu'il lui "dise droit dans les yeux" que les faits qu'elle dénonce sont "imaginaires". C'est ce que DSK avait déclaré dimanche dernier sur TF1, assurant qu'"aucune violence" n'avait été portée sur la jeune femme. Il a de son côté porté plainte pour dénonciation calomnieuse.
Dominique Strauss-Kahn a déjà été entendu dans le cadre de cette affaire à son retour de New-York le 4 septembre. Il avait déclaré aux policiers avoir essayé d'embrasser Tristane Banon, mais nié toute agression sexuelle. Alors que la jeune femme explique, elle, qu'en 2003, venue pour une interview, il s'est jeté sur elle, et qu'elle n'a échappé au viol qu'après un pugilat.
Ce matin les avocats de DSK ont fait savoir "au service en charge du dossier qu'il se tenait à sa disposition".
Eviter un classement de l'affaire ?
On ne connaît pas encore la date de cette confrontation. Mais ce qui est sûr c'est que le parquet de Paris va bientôt devoir trancher sur le sort à donner à cette plainte de Tristane Banon.
Deux options sont possibles : ouverture d'une information judiciaire ou classement sans suite. Lundi dernier, Tristane Banon avait indiqué qu'elle contesterait un éventuel classement de cette affaire, en saisissant un juge d'instruction.
Pour que des poursuites soient possibles, il faudrait que la "tentative de viol" soit reconnue, puisque le délai de prescription de ce crime est de dix ans (donc jusqu'en 2013). Alors que le délai de prescription d'une "agression sexuelle" est de trois ans seulement.
Et pour que la "tentative de viol" soit caractérisée, il faut démontrer juridiquement un début d'exécution et pouvoir établir que la tentative a échoué pour une raison indépendante de la volonté de l'auteur.
Une démonstration qui semble bien difficile, huit ans après les faits, et en l'absence d'éléments matériels...
La plainte serait donc sur le point d'être classée, alors pourquoi organiser une confrontation ? Pour la victime présumée. Et puis, certains y verront aussi le moyen de retarder l'échéance de classement de cette affaire.
Clara Beaudoux, avec agences
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