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Le garde des Sceaux froidement accueilli par les magistrats nantais

Michel Mercier, ministre de la Justice, en visite à Nantes aujourd'hui, n'a pas convaincu les magistrats. Il tentait de calmer la colère après les propos de Nicolas Sarkozy dans l'affaire Laetitia. A Paris, plusieurs dizaines de directeurs pénitentiaires ont aussi manifesté contre la sanction prise dans cette même affaire, à l'encontre du directeur interrégional des services pénitentiaires de Rennes.
Article rédigé par franceinfo
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  (Radio France © Reuters / Stephane Mahe)

A son arrivée au Palais de Justice de Nantes, le garde des Sceaux a été accueilli dans le silence par deux haies silencieuses de magistrats, d'avocats, de fonctionnaires et de greffiers en robe noire portant des badges réclamant "des moyens pour la justice". Une façon de montrer qu'ils restent mobilisés.

Michel Mercier a rencontré les cadres du tribunal, puis les syndicats des professions de justice, avant de se rendre au service pénitentiaire d'insertion et de probation (Spip) et enfin à la préfecture de Loire-Atlantique.

Le garde des Sceaux s'est déplacé pour tenter d'apaiser les esprits. Les magistrats nantais, suivis par l'ensemble de la profession en France, avaient entamé un mouvement de report d'audience inédit après avoir été mis en
cause par Nicolas Sarkozy, à la suite du meurtre de la jeune
Laetitia Perrais à Pornic.

Le chef de l'Etat avait demandé des "sanctions" avant
même tout rapport d'inspection sur la chaîne de possibles responsabilités dans
le suivi du principal suspect du meurtre de Laetitia, Tony Meilhon.

Les rapports d'inspection ont finalement dédouané les magistrats et les
fonctionnaires du SPIP chargés du suivi de Tony Meilhon. Mais certains rapports internes ont mis en cause le suivi pénitentiaire du meurtrier présumé de Laetitia Perrais.
Michel Mercier a donc décidé de mettre fin aux fonctions du directeur
interrégional des services pénitentiaires (DISP) de Rennes Yvan
Laurens, comme première sanction dans cette affaire.

C'est contre cette sanction que plusieurs dizaines de directeurs pénitentiaires venus de toute la France ont manifesté également à Paris ce midi, devant le ministère de la Justice.

Ce qui est arrivé à ce cadre "peut nous arriver demain à tous car aucun
d'entre nous n'est en mesure d'exercer sa mission avec les moyens qu'on nous
donne", a expliqué un directeur de prison.

Clara Beaudoux, avec agences.

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