Le DAL condamné à 12.000 euros pour les tentes rue de la banque
Droit au logement a embarrassé plus de 300 fois la voie publique “en y laissait des objets”. En l'occurrence, des tentes.
_ C'est de cette façon que le tribunal de police Paris a motivé sa décision de condamner l'association à 12.000 euros d'amende. Et encore, dans son réquisitoire, le ministère public demandait 32.000 euros.
Plusieurs dizaines de militants du DAL ont accompagné le porte-parole, Jean-Baptiste Eyraud, au tribunal. Cette condamnation constitue une première dans l'histoire de l'association : “C'est la première fois que l'association Dal est poursuivie bien qu'elle ait organisé une centaine de campements à Paris en 18 ans d'existence”, a tempêté Jean-Baptiste Eyraud. “Un an après, l'Etat poursuit le Dal et obtient une condamnation, cette décision est inacceptable, nous allons étudier les possibilités de recours, si nous pouvons faire appel, nous ferons appel, s'il faut aller en cassation, nous irons en cassation”, prévient-il.
Tous ceux qui sont passés par la rue de la banque, dans le IIème arrondissement de Paris, entre le 3 octobre et le 15 décembre 2007, ne risquent pas d'oublier cette vision insolite : des centaines de tentes rouges, dont certaines pendues aux façades, à deux pas de la bourse de Paris. Pendant plus d'un mois, le DAL et le gouvernement se sont livrés à un bras-de-fer. L'association réclamait le relogement de 300 familles, qui habitaient dans des squats et des hôtels de fortune.
_ A plusieurs reprises, des familles et des militants ont squattés le pavé, délogés par les forces de l'ordre, pour finir par un campement de 374 tentes. Plusieurs personnalités, Carole Bouquet, Josiane Balasko, Guy Bedos, Gérard Depardieu ou encore Richard Bohringer etc. ont pris fait et cause pour les mal-logés de la rue de la banque.
Le camp avait finalement été levé mi-décembre, après un accord avec la ministère du logement. Il a été été suivi d'une proposition de contrat faite par François Fillon, finalement rejetée par les associations, qui demandent toujours à l'Etat de s'engager sur des dossiers concrets.
Grégoire Lecalot, avec agences
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