La version d'Imad Lahoud mise à mal, et une déclaration de Villepin
Actualisé à 21h02
C’était l’une des dépositions les plus gênantes pour Dominique de Villepin, qui se voyait ainsi imputer une proximité avec l’instigateur présumé de la manipulation ayant visé Nicolas Sarkozy. Lors de son audition, Imad Lahoud avait affirmé avoir rencontré l’ancien Premier ministre chez sa voisine de palier en mars 2004, voisine qui n’est autre que la belle-sœur de Dominique de Villepin.
Or, à la barre, Delphine Piloquet, 40 ans, a formellement nié l’existence de cette rencontre : "Je déclare solennellement que c'est un pur mensonge, que je n'ai jamais présenté Dominique de Villepin à M. Lahoud et que je n'ai jamais rien organisé chez moi", a-t-elle martelé.
Dans la foulée, Imad Lahoud a maintenu son récit et Dominique de Villepin a répété à la barre qu’il ne l’avait jamais vu.
Il se vantait de connaître Carlos et Ben Laden
Quant au mari de la belle-sœur, également entendu ce matin comme témoin, il a rapporté qu'Imad Lahoud lui avait dit avoir rencontré le terroriste Carlos en prison, et assuré qu'il connaissait Oussama ben Laden. Le dossier judiciaire montre que Lahoud avait aussi fait croire cela à la DGSE (les services secrets) qui l'avait recruté en 2003.
Même discrédit jeté cet après-midi sur les témoignages d'Imad Lahoud. Cette fois, c'est l'ancien patron des Renseignements généraux, Yves Bertrand, qui est venu affirmer avec force n'avoir "jamais rencontré Imad Lahoud", contrairement à ce que celui-ci affirme. "C'est une fable totale et rocambolesque", a lancé Yves Bertrand. Selon M. Lahoud, cette rencontre aurait eu lieu "en mars 2004, alors que je suis parti en retraite en janvier", s'est notamment étonné Yves Bertrand.
"Je ne l'ai jamais rencontré ni dans mon bureau ni ailleurs et n'ai jamais ajouté des noms en sa compagnie sur les faux listings", a martelé l'ancien patron des RG. "Je ne suis jamais allé ni seul ni accompagné d'Imad Lahoud dans le bureau d'Yves Bertrand que je vois pour la première fois aujourd'hui", a renchéri Jean-Louis Gergorin. "Dans cette affaire, tout est de bric et de broc, on se dirait dans le film
Louis la Brocante", s'est amusé Yves Bertrand.
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Quant à Dominique de Villepin, il a tenu à faire une longue déclaration devant le tribunal, à l'issue des débats. Pour se dire victime d'une "inégalité ministérielle" :
_ "Le fait d'être désigné comme un rival politique de Nicolas Sarkozy me vaut
d'être aujourd'hui devant vous, ne pas l'être pour Michèle Alliot-Marie lui
permet d'être Garde des Sceaux", a-t-il souligné, affirmant avoir pourtant fait dès le début de "l'affaire Clearstream" son "devoir de ministre: j'ai informé le Premier ministre, j'ai informé le
président de la République, j'ai fait en sorte que toutes les règles soient
respectées".Ce mardi, les premières plaidoiries des parties civiles.
Gilles Halais, avec agences
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