La justice ouvre une enquête sur le racisme présumé de la police aux frontières d'Orly
Y-aurait-il quelque-chose de pourri à la police aux frontières d'Orly ? Selon plusieurs fonctionnaires qui auraient eu à en souffrir, un climat de racisme généralisé et d'homophobie y règnerait. Plutôt gênant pour une unité spécialisée dans l'immigration.
Le faisceau de présomptions est en tout cas suffisamment dense pour que la Justice décide s'intéresser au phénomène dans sa globalité. La parquet de Créteil a décidé d'ouvrir une information judiciaire contre X pour discrimination et harcèlement après les plaintes déposées en mai par six policiers ou ex-fonctionnaires de la PAF d'Orly, pour certains d'origine maghrébine. La Halde s'était déjà inquiété du cas fin novembre.
Les plaignants racontent tous les mêmes pressions, les mêmes réflexions. “A Orly, la mentalité n'est pas la même que dans les autres commissariats. On entend souvent “Sales Arabes”, “Sales bougnoules” au moment des contrôles des passagers. Il y a une libération de la parole raciste”. Une femme policière depuis dix ans, d'origine maghrébine, s'est vue “expliquer” que les “Arabes foutent toujours le bordel”. Le phénomène n'épargne pas les gradés : un lieutenant a constaté que la mention “arabe” était inscrite en rouge dans son dossier professionnel. La plus connue des plaignante est Sihem Souid, auteur du livre Omerta dans la police, devenu un succès en librairie.
D'autres plaignantes soulignent que l'homophobie gangrène aussi cette unité. Une ancienne adjointe de sécurité raconte les brimades et les remarques qu'elle subissait. Elle affirme avoir été licenciée après s'être mise en arrêt maladie sur les conseils de sa hiérarchie.
Et la police, semble-t-il, n'aime pas parler de ses turpitudes. La jeune femme précédemment évoquée a écrit plusieurs rapports, qui sont restés lettres mortes. Quant à la plus connue des plaignantes, Sihem Souid, ancienne, auteur du livre Omerta dans la police, devenu un succès en librairie, elle se trouve mise en cause pour ses affirmations. Elle doit comparaître vendredi pour “violation du secret professionnel”. L'audience précisera peut-être la nature de ce secret.
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