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La justice classe la plainte d'un vigile contre un fonctionnaire d'Hortefeux

La plainte déposée par un vigile de supermarché contre un fonctionnaire du ministère de l'Immigration et de l'Identité nationale pour injures racistes a été classée sans suite par le parquet de Créteil. Le vigile accusait le fonctionnaire de l'avoir traité de "sale noir".
Article rédigé par franceinfo
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Après trois mois d'enquête, le parquet de Créteil (Val-de-Marne), a décidé de mettre un point final à cette affaire qui a fait du bruit. Les faits - qui restent donc à ce jour non prouvés - se seraient déroulés le samedi 26 avril dans un supermarché de Charenton, aux portes de Paris, dans le département du Val-de-Marne.
Un vigile est appelé par une caissière pour vérifier un chèque supérieur à 250 euros. Il se serait fait insulter par le client, qui l'aurait traité de “sale noir” et l'aurait menacé sur le mode “vous pouvez faire une croix sur votre carrière”, “vous ne savez pas qui je suis” etc., sous-entendant que le vigile faisait surement du trafic de faux papiers.
Qui était ce client ? Le vigile ne va pas tarder à le découvrir. Il s'agissait d'un haut fonctionnaire du ministère de l'Immigration et de l'Identité nationale, dirigé par Brice Hortefeux. Gautier Béranger, le client présumé indélicat, est plus exactement l’adjoint du secrétaire général du ministère.

Pressions présumées
Le vigile, Pierre-Damien Kitenge, Français d'origine congolaise, porte plainte pour diffamation et injures racistes. Il fait à l'époque état de témoins, qui se seraient spontanément présentés, choqués d'avoir assisté à une telle scène.
_ Mais le parquet de Créteil n'a pas été convaincu. Il classe donc sans suite la plainte de Pierre-Damien Kitenge, ainsi que celle de l'association SOS-Racisme, déposée contre X pour subornation de témoins.

Le vigile a en effet affirmé avoir reçu plusieurs coups de téléphone anonymes lui conseillant de retirer sa plainte. La même demande lui aurait été faite par sa société de gardiennage et les supermarchés Carrefour.
Gautier Béranger, lui, ne s'est jamais exprimé publiquement sur les faits. Selon le Canard enchaîné, il les aurait d'abord nié, avant de s'excuser auprès de Carrefour. Mais là encore, rien n'est prouvé, et l'affaire n'ira pas devant un tribunal, le procureur ayant estimé qu'il n'y avait pas assez d'éléments pour remplir un dossier d'accusation.

Grégoire Lecalot, avec agences

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