La fausse cavale du chirurgien boucher
L’information faisait ce matin la Une du quotidien La Provence : 48 heures après son procès en correctionnelle qui s'est achevé vendredi, le faux chirurgien esthétique avait mis les voiles à bord d’un yacht, le "Pearl of the Seamore" (Perle de l’Outremer, ndlr). Après avoir menacé de "représailles à la marseillaise" une femme qui tentait de s’interposer, Michel Maure avait quitté le petit port de Rosas, sur la Costa Del Sol, le sourire aux lèvres, en affirmant s’appeler Maurice.
C’est l’un des avocats des parties civiles, Me Victor Gioia, qui avait donné l’alerte. Lui-même qui avait révélé au cours de l’audience l’existence de ce magnifique yacht de 18m, le "trésor caché" du Docteur Maure. L’avocat avait payé des détectives privés pour pister le patrimoine du praticien, qui se disait ruiné et insolvable. Selon Me Gioia, Maure avait même embarqué près de 3.000 litres de gazole, ce qui lui permettait de naviguer pendant plus de 24 heures. De quoi prendre une sérieuse avance sur la justice , et gagner Gibraltar où il aurait des "intérêts financiers", selon l'avocat.
En réalité, et selon nos informations, le docteur Maure n'aurait pas pris le large mais simplement rejoint Marseille où il aurait été aperçu ce matin.
Le sein droit sous le bras
Au cours de l’audience qui s’est achevée vendredi, le Parquet a réclamé la peine maximale, quatre ans de prison ferme et 75.000 euros d’amende, et requis un mandat de dépôt contre le praticien.
Le faux chirurgien esthétique, qui avait exercé pendant des années dans une clinique marseillaise pourtant frappée de fermeture administrative, était poursuivi pour mise en danger de dizaines de patientes et blessures involontaires, lors d’opérations pratiquées entre 2000 et 2004. Les clientes du Dr Maure, radié définitivement par le conseil national de l'Ordre des médecins en janvier 2007, ont décrit des opérations qui pouvaient durer des heures sous simple anesthésie locale, d'atroces souffrances et des conditions sanitaires douteuses. Certaines ont dû être réopérées comme cette femme, qui s’était retrouvée avec le sein droit sous le bras.
Gilles Halais avec agences
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