La Défenseure des droits "se saisit d'office", après la mort d'un adolescent placé dans un camping par l'Aide sociale à l'enfance
Anthony 17 ans, a été retrouvé sans vie en janvier dernier, près d'un camping en Saône-et-Loire, où il avait été placé par l'Aide sociale à l'enfance.
Plus de quatre mois après la découverte, le 9 janvier 2022, du corps d'un adolescent de 17 ans près du camping de Lugny (Saône-et-Loire) où il avait été placé par l'Aide sociale à l'enfance (ASE), la Défenseure des droits annonce mardi 17 mai à franceinfo "se saisir d'office de la situation" confirmant une information du Parisien. Claire Hédon rappelle qu'elle a notamment pour mission de "défendre et promouvoir l'intérêt supérieur et les droits de l'enfant". De nombreuses questions se posent, notamment sur l'habilitation de la structure à recevoir des jeunes de l'ASE.
"Pourquoi ce garçon était hébergé dans ce camping qui n'était absolument pas en état d'accueillir du public, à fortiori des jeunes de l'ASE ?", se demande sur franceinfo la présidente de l'association Vérité pour Anthony, Anne-Marie Lavédère qui précise que l'endroit était en travaux, insalubre et sans point d'eau. "On ne sait rien et personne ne parle de rien ! Que s'est-il passé ? Pourquoi a-t-il disparu ? On n'en a aucune idée."
Éventuelles défaillances du service public
L'entourage d'Anthony pointe donc la responsabilité de l'association Concept Ressource qui gérait l'accueil des jeunes dans ce camping. Un dispositif qui, selon les informations de franceinfo, n'était qu'expérimental et n'avait pas encore l'agrément de l'ASE. Avec leur avocat, plusieurs proches du jeune homme comptent déposer plainte dans les prochains jours pour "homicide volontaire" et "mise en danger de la vie d'autrui".
Anthony avait disparu du camping de Lugny où il était placé le 31 décembre 2021. Le corps du jeune homme n'a été retrouvé que le 9 janvier, complètement nu dans un champ. Une enquête préliminaire a été ouverte par le parquet de Chalon-sur-Saône pour "homicide involontaire", à laquelle s'ajoute donc désormais les investigations "menées de manière indépendante" par la Défenseure des droits qui analyse toutes les éventuelles "défaillances des services publics", "à l'aune du principe cardinal de l'intérêt supérieur de l'enfant".
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