La cour refuse le renvoi du procès Colonna
Cette révélation est un "scandale d'Etat", ont dénoncé les avocats d’Yvan Colonna, qui entendent déposer une plainte contre X pour "entrave à la manifestation de la vérité". La défense compte également demander au président de la cour d'assises "un supplément d'information", entraînant le renvoi du procès.
La cour d'assises d'appel de Paris a opposé un sursis à statuer à la défense d'Yvan Colonna. Les magistrats ont décidé d'entendre dans un premier temps les témoins susceptibles de confirmer ces dires, avant de prendre une décision quant à un éventuel complément d'enquête.
Pour répondre à la polémique soulevée par les révélations, vendredi soir, de Didier Vinolas, le président de la cour d'assises de Paris, Didier Wacogne, a annoncé dès la reprise de l'audience ce matin qu'il faisait citer l'ancien procureur de la République de Paris, Yves Bot, et l'ancien chef du RAID, Christian Lambert.
Leurs noms ont en effet été évoqués par Didier Vinolas. Cet ex-proche collaborateur de Claude Erignac, qui a affirmé détenir les noms de deux suspects de l'assassinat du préfet de Corse qui seraient ''peut-être'' encore en liberté, a également expliqué avoir transmis cette information dès 2002 à M. Bot, puis en février 2004 à M. Lambert, principal artisan de l'arrestation d'Yvan Colonna. Suite aux déclarations de Didier Vinolas, la cour d’assises va également faire citer Jacques Naudin, ancien sous-préfet de Corse ainsi que M. Quilicchini, ancien fonctionnaire des Renseignements généraux en Corse.
Didier Vinolas, ancien secrétaire général de la préfecture de Corse, et Yves Bot, ancien procureur, étaient attendus à la barre cet après-midi, à propos d'informations "jamais versées au dossier".
Yvan Colonna, qui est jugé en appel pour l'assassinat du préfet de Corse Claude Erignac le 6 février 1998, a pour sa part accusé ce matin les magistrats de la Cour d'assises spéciale de Paris "d'être là en service commandé pour (l)e faire condamner au nom de la raison d'Etat''. Il estime avoir bénéficié "d'un procès sous influence'', alors qu'il a toujours clamé son innocence.
Cécile Mimaut, avec agences
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