L'utilisation du flash-ball critiquée dans un rapport
Le 8 juillet dernier, des heurts opposent à Montreuil (Seine St Denis) des policiers et des manifestants qui soutiennent les occupants d'un squatt. Des policiers font usage de leurs flash-ball. Un jeune homme est grièvement blessé à l'oeil. S'agit-il d'une bavure ? La commission nationale de déontologie et de sécurité (CNDS) a enquêté pendant six mois et vient de conclure son rapport.
Dans ce document de 8 pages, la CNDS cible toute une série de dysfonctionnements. Elle se base sur le rapport de l'IGS, la police des polices mais aussi sur les auditions de la victime et des policiers qui ont utilisé leur flash-ball. L'arme peut causer des blessures graves et irréversibles, rappelle la commission. Ses trajectoires sont imprécises et dans le cas présent, ce n'était "ni indispensable ni proportionné à la menace" .
Le rapport recommande donc de ne plus utiliser l'arme lors de manifestations sur la voie publique sauf cas très exceptionnels à définir très strictement.
La CNDS pointe aussi les carences de la hiérarchie. Ce soir là, trois policiers ont utilisé leur flash-ball. Pourquoi n'avaient-ils pas reçu de formation depuis leur habilitation ? Pourquoi n'y a-t-il pas eu de débriefing collectif après l'intervention ? C'est pourtant clairement indiqué dans une note de service ministérielle.
En un mot, la CNDS pointe des "négligences" et des "manquements professionnels graves" . Elle souhaite des sanctions disciplinaires contre le lieutenant qui avait supervisé les opérations et contre l'agent soupçonné d'être l'auteur du tir blessant Joachim Gatti. Un gardien de la paix qui, à ce jour, est le seul à avoir été mis en examen dans cette affaire, toujours instruite par le parquet de Bobigny.
Nour-Eddine Zidane
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