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L'enquête sur le naufrage du Joola tourne à l'imbroglio diplomatique

Deux semaines après qu'un juge d'instruction a lancé neuf mandats d'arrêt internationaux à l'encontre, notamment, de l'ex-Premier ministre sénégalais, la justice sénégalaise contre-attaque en lançant à son tour un mandat d'arrêt contre... le juge lui-même.
Article rédigé par franceinfo
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  (Radio France © AFP/ SEYLLOU DIALLO)

Le Joola n'en a pas fini d'empoisonner les relations franco-sénégalaises. Depuis le naufrage, en septembre 2002, la France s'est effectivement beaucoup impliquée dans l'enquête -- sans doute dû au fait que 22 ressortissants français faisaient partie des 1.865 victimes...

A l'époque, l'enquête sénégalaise n'avait conclu qu'à la responsabilité exclusive du capitaine du bateau, décédé dans le naufrage, et avait été classée sans suite.
_ Ces conclusions n'avaient pas franchement convaincu la justice française. Qui s'était à son tour saisie du dossier, après le dépôt de plusieurs plaintes des familles des victimes..

Il y a deux semaines, le juge d'instruction a frappé fort. Et lancé neuf mandats d'arrêt internationaux contre des personnalités sénégalaises de premier plan : l'ex-Premier ministre, l'ex-ministre des Forces armées, l'ex-ministre des Transports, ainsi que des hauts responsables de la marine et de l'armée.

La décision a provoqué un tollé au Sénégal. Le ministre de la Justice s'est borné à dire que son pays engagerait “toutes les voies possibles pour obtenir l'annulation des mandats d'arrêt”.

Il a fait plus fort. Le doyen des juges d'instruction a décerné un mandat d'arrêt international contre... le juge français. Coupable officiellement d'avoir jeté “le discrédit sur les institutions sénégalaises”.
_ Le parquet général de Dakar explique que, lors de la visite du juge au Sénégal, “toutes les informations requises ont été portées à sa connaissance (...) C'est de retour dans son pays et au mépris total de toutes les informations à sa disposition, (que) ce magistrat a délivré des mandats d'arrêts internationaux (...) , cela en violation des règles édictées par la Constitution du Sénégal”.

Guillaume Gaven, avec agences

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