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L'avocat de la famille Parrish estime que "les aveux de Michel Fourniret viennent confirmer les certitudes que nous avions"

Didier Seban, l'avocat des parents de Johanna Parrish, a réagi sur franceinfo aux aveux formulés par Michel Fourniret. Le tueur en série vient d'avouer deux nouveaux meurtres, dont celui de la jeune femme en 1990.

Article rédigé par franceinfo
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Le tueur en série Michel Fourniret arrive au palais de justice de Charleville-Mézières en 2008. (FRANCOIS NASCIMBENI / AFP)

L'avocat de la famille de Johanna Parrish, Me Didier Seban, a salué le travail des enquêteurs et des magistrats qui ont permis, 28 ans après les faits, de pousser Michel Fourniret à avouer le meurtre de la jeune fille, ainsi que celui de Marie-Angèle Domece. Les deux jeunes filles ont été tuées dans l'Yonne au début des années 90. Joint par franceinfo vendredi, Didier Seban se dit certain qu'un procès aura bientôt lieu.

franceinfo : Est-ce un soulagement pour les familles que vous représentez ?

Didier Seban : Vingt-huit ans après les faits, obtenir des aveux et la confirmation de ce qu'on suspectait depuis de nombreuses années, c'est-à-dire que l'auteur de leur malheur était Michel Fourniret et Monique Olivier [l'ex femme de Michel Fourniret], puisqu'ils auraient agi de concert, c'est évidemment pour les familles, enfin, l'explication du malheur qui les a frappées. C'est un moment extrêmement douloureux. Monsieur et madame Parrish ont ça de particulier qu'ils voulaient être sûrs de la vérité qu'on leur donnait. Ils m'ont toujours dit: 'Est-ce qu'on est sûr ?' Je crois que là on s'approche tellement près de la vérité qu'ils pourront être sûr de celui ou de ceux qui ont causé leur malheur.

Qu'est-ce qui a conduit Michel Fourniret à formuler ses aveux?

Un très gros travail de la section de recherche de la gendarmerie de Dijon, accompagnée du doyen des juges d'instruction de Paris, Sabine Kheris, qui ont repris le dossier à fond. Ils ont réanalysé tous les éléments de nature à conforter le fait que Michel Fourniret était à Auxerre ce jour-là. Ils ont remis en perspective les témoignages et les éléments, les aveux de Monique Olivier qui ont fait que Michel Fourniret, devant le juge, a avoué de manière réitérée ces deux meurtres. Finalement, il ne reste pratiquement plus d'affaires non élucidées dans l'Yonne.

Les parents de Johanna Parrish, que vous représentez, étaient convaincus depuis longtemps de la culpabilité de Michel Fourniret. Était-ce votre cas également?

Oui, nous avions acquis cette conviction depuis des années. Le mode opératoire, les déclarations de Michel Fourniret, sa présence dans l'Yonne dans cette période... Tout concourait à dire que c'était lui. Malheureusement, on a perdu beaucoup de temps dans ce dossier. Comme quoi, il faut se battre pour que la justice soit rendue (..). Les aveux de Michel Fourniret viennent confirmer les certitudes que nous avions, sans que la justice ne les partage jusqu'ici. Aujourd'hui, je crois que nous allons directement vers un procès.

Cela veut dire qu'il ne faut jamais renoncer, malgré le temps qui passe?

Oui, c'est ce que je dis aux familles : "N'abandonnez jamais, ne lâchez jamais". Avec les preuves scientifiques, avec un travail coordonné, on peut trouver la vérité. C'est ce qui arrive dans cette affaire, c'est ce qui est arrivé dans une quinzaine de dossiers que nous suivons. L'acharnement paye et au fond, connaître les auteurs, connaître les circonstances de cette mort, c'est ce qui reste à la famille après la terrible douleur du décès.

La justice ne vous a pas toujours suivi dans ces deux dossiers, comment l'expliquez-vous ?

Une absence de volonté. C'est souvent ce qui manque. Quand on rencontre des hommes ou des femmes de bonne volonté dans ces affaires, qui veulent trouver vraiment la vérité, on arrive à résoudre ces dossiers. C'est ce qui est arrivé, on a eu un bon alignement des planètes.

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