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"L'Angolagate", un immense trafic d'armes en procès

42 prévenus répondent aujourd'hui, et jusqu'au 4 mars, devant le tribunal correctionnel de Paris de leur rôle dans ce vaste trafic d'armes présumé vers l'Angola, entre 1993 et 1998.
Article rédigé par franceinfo
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  (Radio France ©REUTERS)

On pense tout de suite aux plus connus d'entre eux : les "politiques" comme Charles Pasqua ou Jean-Christophe Miterrand. Ou les "hommes d'affaires", nommés Pierre Falcone et Arcadi Gaydamak.

Mais ce serait oublier que le procès de "l'Angolagate", qui commence cet après-midi devant le tribunal correctionnel de Paris, concerne 42 prévenus soupçonnés d'avoir joué un rôle, entre 1993 et 1998, dans cet immense trafic d'armes présumé en direction de l'Angola.

Et le scénario que la justice va tenter de prouver, délier, raconter, pourrait aisément inspirer les meilleurs scénaristes et hommes de fiction.
_ Il sera question jusqu'au 4 mars, pêle-mêle, de valises de billets, palaces, jets privés, sur fond de guerre civile meurtrière, et pour un dossier pesant la somme colossale de 790 millions de dollars, soit le volume financier estimé du trafic d'armes.

Difficile de résumer ici une période de cinq ans.
_ L'affaire trouve son origine dans le contexte de guerre civile en Angola, ou le chef d'état José Eduardo Dos Santos se heurte en 1993 au refus de la diplomatie française de lui fournir des chars ou munitions qui lui permettraient de venir à bout des rebelles de l'Unita.

En cash

Des contacts vont alors se nouer dans des arcanes plus troubles du pouvoir, où se croisent personnalités politiques, hommes d'affaires et intermédiaires.
Ainsi, Pierre Falcone deviendra la personne-clé de la situation, à qui reviendra la charge de dénicher l'arsenal militaire réclamé.
Les contrats s'accumulent, en grande partie dans l'ancien bloc soviétique, pour réunir entre autres 420 chars, 150.000 obus, 170.000 mines anti-personnel, 12 hélicoptères, ou six navires de guerre...

Le tout évidemment permis par des transactions financières, avec une cascade de commissions, de marges, ou pots-de-vin qui circulent via autant de sociétés-écran, en cash le plus souvent.

C'est dire si la tâche des magistrats s'annonce longue et complexe, d'autant que les relations diplomatiques entre Paris et Luanda, passés ou présentes, rajoutent à cette difficulté. Aucun responsable angolais n'a été renvoyé devant la justice.

Et ce matin, la république d'Angola annonçait qu'elle déposerait un recours au nom du respect du "secret défense" d'un pays étranger, pour que le procès ne se tienne pas.

Quant aux prévenus français, leur liste est longue et s'y détachent des personnalités influentes ou bien connues du grand public, comme Charles Pasqua, Jacques Attali ou Paul-Loup Sulitzer (voir encadré).
_ Sans oublier les nombreux employés de Brenco, la société de Pierre
Falcone installée dans les beaux quartiers parisiens.

Matteu Maestracci

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