L'affaire de "l'Ile de la tentation" renvoyée dans une ambiance électrique
Ce matin, le spectacle était dans la salle d'audience. Le tribunal des prud'hommes a renvoyé l'affaire dite de l'“Ile de la tentation”, du nom de cette émission de téléréalité diffusée sur TF1, au 17 décembre. La décision a été prise à la demande des avocats des sociétés attaquées (Glem, le producteur de l'émission, TF1 et Sipa), au motif que les avocats des participants ne leur avaient remis leurs conclusions écrites que la veille au soir.
Un grand classique des procédures judiciaires, qui ne valait pas en lui-même l'ambiance électrique de cette très courte audience. Les avocats des sociétés incriminées se sont lancés dans une tirade enflammée pour dénoncer le “procès politique”, dont sont victimes leurs clients. “Plutôt que de nourrir la presse, vous auriez mieux fait de préparer vos conclusions”, a tonné le conseil de TF1 à l'adresse de ses contradicteurs.
Glem déjà condamnée
Pour ne pas rester à la traîne dans ce jeu d'effets de manches, les avocats des plaignants se sont levés contre “l'extraordinaire agressivité ” de leurs confrères, selon les mots de Me Thierry Lévy. Puis il s'est emporté quand l'un des confrères en question l'a accusé de “malhonnêteté”.
L'audience du 17 décembre concernera 12 anciens participants. Mais le tribunal des prud'hommes de Boulogne doit examiner d'autres dossiers concernant l'Ile de la tentation mardi prochain. Les anciens participants de l'émission, et d'autres du même style, réclament que le règlement qu'ils ont signé soit requalifié en contrat de travail.
Et la nervosité des entreprises mises en cause est bien compréhensible, puisque dans trois précédants dossiers, jugés par les prud'hommes de Paris et confirmés par la cour d'appel, Glem a été condamné pour “travail dissimulé”. L'entreprise avait dû payer près de 27.000 euros. L'addition risque donc d'être salée, puisqu'au total, environ 130 anciens participants à des émissions de téléréalité ont porté plainte (pop star, Greg le millionaire, Koh Lanta).
_ Mais surtout, s'ils obtiennent gain de cause, la jurisprudence obligerait toutes les émissions de téléréalité à appliquer le code du travail. La fin d'une époque sans doute.
Grégoire Lecalot, avec agences
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