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L'affaire Bettencourt vire au scandale politico-financier

A quinze jours de l’ouverture du procès entre l’héritière de l’Oréal et le photographe François-Marie Banier accusé d’abus de faiblesse sur la milliardaire, l’affaire Bettencourt s’envenime. Des enregistrements pirates laissent supposer d’éventuelles opérations d’évasion fiscale. Eric Woerth, alors ministre du Budget se trouve pris dans la tempête…
Article rédigé par franceinfo
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La semaine dernière, Mediapart publiait des extraits d’enregistrements pirates réalisés par un majordome de Liliane Bettencourt. Les commentaires des conseillers financiers de la femme la plus riche de France laissent penser qu’ils auraient organisé des opérations d’évasion fiscale.

Autre information révélée par ces enregistrements, pendant cette période, l’épouse du ministre du Travail travaillait au sein de la société gérant la fortune de Liliane Bettencourt. Au même moment son mari n’était autre que… ministre du Budget. Il n’en fallait pas plus pour attiser les soupçons de "mélange" entre affaires publiques et privées.

"Est-ce que j’ai une tête à couvrir la fraude fiscale ?", s’est interrogé Eric Woerth ce lundi. Etrange réponse du ministre qui a tout de même renchéri : "il n’y a aucune confusion d’aucune sorte entre ce que fait mon épouse et ce que je faisais comme ministre du Budget".

Réponse insuffisante pour Montebourg et Joly. Le député socialiste a jugé samedi que le maintien au gouvernement d'Eric Woerth "empêchera que la vérité éclate". "Il est chargé d'un dossier de premier plan, tout l'appareil judiciaire et policier de l'Etat va se mobiliser", a-t-il prédit. Pour sa part, l'eurodéputée écologiste Eva Joly a demandé dimanche la démission du ministre du Travail, dénonçant "une contradiction d'intérêts incroyable".

La ministre de l'Economie, Christine Largarde, a assuré que les allégations d'évasion fiscale visant l'actionnaire principale du géant des cosmétiques L'Oréal feraient l'objet d'une enquête. La ministre de l'Enseignement supérieur, Valérie Pécresse, dénonce de son côté sur Radio J une "tentative de déstabilisation" d'un ministre "qui a une responsabilité cruciale" dans la réforme des retraites.

Caroline Caldier avec agences

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