Karen Montet Toutain retrouve son agresseur
Le 1er mars, la cour d'assises de l'Essonne avait jugé que le jeune homme s'était bien rendu coupable, le 16 décembre 2005, d'une tentative d'assassinat sur son professeur principal au lycée Louis-Blériot d'Etampes (Essonne), en lui portant plusieurs coups de couteau. La veille des faits, l'enseignante avait convoqué la mère du jeune homme, aujourd'hui âgé de 21 ans, pour évoquer des problèmes de discipline et une exclusion temporaire de l'établissement la semaine précédente. La mère, décrite comme autoritaire et envahissante, avait menacé son fils de le renvoyer du domicile familial.
L'élève de BEP-vente n'avait vu sa victime qu'à trois ou quatre reprises avant son geste, commis devant "30 témoins". Les jurés avaient finalement retenu la préméditation. Dans son réquisitoire, l'avocate générale, Karine Vermès, avait estimé que la "volonté de tuer" apparaissait comme une "évidence", de même que la préméditation. Elle avait rappelé les déclarations de Kévani Wansale rapportées par des camarades de classe, selon lesquelles il projetait de "faire un truc de ouf", et de "schlapper" (planter, ndlr) son professeur principal.
Avant que la cour ne se retire pour délibérer, l'accusé avait présenté ses excuses à l'enseignante. "Je vous demande pardon. Je sais que je vous ai fait beaucoup de mal. Je regrette tous les jours, ça ne me quitte pas", avait-il déclaré. Il a depuis fait appel, tout comme le parquet général, qui a déposé un appel incident. Cet appel du parquet permet à la cour d'assises d'appel d'éventuellement aggraver la sanction prononcée en première instance.
Dans un autre volet, l'Etat français a été condamné en décembre par le tribunal administratif de Versailles à verser 15.000 euros à l'enseignante poignardée pour préjudice moral. L'avocat de l'enseignante, Me Koffi Senah, avait alors estimé que par cette décision, la justice administrative avait reconnu implicitement que "l'indifférence" de la hiérarchie de l'enseignante à ses "appels au secours" avant l'agression avait constitué une "faute". Dans les mois précédant l'agression, la jeune femme avait en effet alerté sa hiérarchie de plusieurs incidents, impliquant d'autres élèves que son agresseur.
Mme Montet-Toutain, 30 ans, est actuellement en arrêt maladie, car son état n'est pas consolidé, tant sur le plan psychologique que physique.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.