Karachi : Villepin à nouveau devant un juge
ACTUALISE A 13 H :
Suite du parcours judiciaire de Dominique de Villepin dans l'affaire de l'attentat de Karachi. Après avoir été entendu par le juge financier Renaud van Ryumbeke jeudi dernier, il était aujourd'hui dans le bureau du juge antiterroriste Marc Trevidic. L'ancien secrétaire général de l'Elysée en 1995-96 a été interrogé sur l'attentat lui-même, et non plus sur la corruption présumée en marge du contrat de vente de sous-marins au Pakistan (contrat Agosta).
L'audition a duré un peu plus de trois heures. A la sortie, Dominique de Villepin a répété ce qu'il a affirmé à plusieurs reprises, à savoir qu'il n'existe selon lui aucun lien entre l'arrêt des versements de commissions suspectes en marge du contrat Agosta, et l'attentat qui a tué 15 personnes dont 11 Français de la Direction des constructions navales en 2002, à Karachi. C'est, selon des témoins, Dominique de Villepin qui a orchestré la cessation de ces paiements, sur ordre du président de la République de l'époque, Jacques Chirac.
Dans l'autre volet de l'affaire Karachi, le volet purement financier, le juge van Ryumbeke aurait demandé une extension du domaine de ses investigations, selon Mediapart. Juge au pôle financier, il enquête sur des faits d'“entrave à la justice” et de “faux témoignage”, liés à un système de corruption présumée monté autour des commissions sur le contrat Agosta. C'est dans ce volet de l'affaire que le nom d'Edouard Balladur est évoqué. Une partie de l'argent récolté par des intermédiaires aurait pu servir à financer sa campagne présidentielle en 1995.
Le juge van Ryumbeke aurait donc demandé à pouvoir aussi enquêter sur un contrat de vente de frégates à l'Arabie Saoudite, le contrat Sawari II, qui porte sur une somme totale de trois milliards d'euros. Il a été conclu à la même époque qu'Agosta, et se serait déroulé dans des conditions similaires. Sauf que les sommes présumées détournées ne sont pas les mêmes : 33 millions d'euros dans le cas d'Agosta, 200 millions pour Sawari II, selon Mediapart.
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