Karachi : l'ancien ministre François Léotard chez le juge aujourd'hui
C'est un homme qui en sait vraisemblablement beaucoup sur cette sombre affaire. Un homme aux premières loges. François Léotard fut en effet celui qui conclut le marché Agosta en 1994, ce contrat d'armement sur lequel travaillaient les salariés de DCN, visés par l'attentat en 2002.
Un homme qui en sait beaucoup, et qui s'apprête à livrer au juge Trévidic sa version des faits. L'ancien ministre, à la veille de son audition, a même choisi de publier une tribune sur le site d'informations Rue89, où il affirme connaître les deux éléments déclencheurs de l'attentat : "l'arrêt des commissions" ordonné par Jacques Chirac dès son arrivée à l'Élysée en 1995 et "la vente à l'Inde par le gouvernement
français de sous-marins plus performants que ceux qui avaient été livrés au
Pakistan auparavant, contrairement aux engagements pris".
"Grande légèreté"
François Léotard ajoute, dans Rue89, que Jacques Chirac, Dominique de Villepin (alors secrétaire général
de l'Élysée) et Charles Millon (ministre de la Défense) ont fait preuve d'une
"grande légèreté" en stoppant ces commissions.
Cette hypothèse de représailles, François Léotard l'avait déjà évoquée en décembre 2009 devant la mission parlementaire sur l'attentat de Karachi. Pour lui, il y avait déjà un lien direct entre l'arrêt de ces commissions et l'attaque qui avait coûté la vie à 11 salariés de la Direction des constructions navales le 8 mai 2002. Une piste alors poursuivie par le juge Trévidic.
_ Jacques Chirac avait en effet ordonné l'arrêt des commissions sur plusieurs contrats d'armement, à cause de soupçons de rétrocommissions. Les dessous financiers de ce contrat sont également au cœur du volet financier de cette affaire confiée lui au juge Renaud van Ruymbeke. Lui non plus n'a pas encore entendu François Léotard.
Dans cet autre volet, une actualité aussi. La cour d'appel de Paris se prononce aujourd'hui également sur la légitimité
des victimes de l'attentat à se constituer parties civiles.
Cécile Quéguiner, avec agences
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.