Une femme accusée de l'assassinat par empoisonnement de son compagnon acquittée
Le corps du compagnon d'Odile Varion avait été retrouvé découpé en deux dans le coffre de sa voiture en 2009. La quadragénaire a toujours nié cet assassinat.
"On va pouvoir reformer une famille et je vais retrouver mes enfants." Odile Varion s'exprime d'une voix encore tremblante, mais elle est soulagée. La cour d'assises de l'Allier l'a acquittée dans la nuit du vendredi 28 février au samedi 1er mars. Elle était jugée pour l'assassinat par empoisonnement de son compagnon, Didier Lacote. Son corps avait été retrouvé découpé en deux dans le coffre de sa voiture en 2009.
Odile Varion comparaissait libre sous contrôle judiciaire après avoir effectué 11 mois de détention jusqu'à août 2010. "Je suis très heureux, infiniment soulagé, après un combat de cinq ans", a déclaré son avocat. Odile Varion a toujours nié cet assassinat. Tout au long des débats, elle est restée prostrée, le regard au sol. Comme le rapporte France 3 Auvergne, qui a dressé son portrait, elle a décrit son ancien compagnon comme violent. Agé de 51 ans, il était aussi obsédé sexuel notoire, s'exhibant facilement et cherchant des rencontres sur internet, selon de nombreuses femmes appelées à la barre.
20 ans de réclusion requis par l'avocate générale
L'avocate générale, Marie-Christine Jamain, avait requis 20 ans de réclusion criminelle. "Vous allez juger un crime d'empoisonnement aggravé. Un crime sournois, silencieux. Très généralement commis par un proche et contesté", a-t-elle déclaré vendredi soir selon France 3. Elle s'était dite "convaincue qu'Odile Varion a provoqué le décès de son conjoint en lui faisant ingérer de l'atropine", collyre destiné à soigner des problèmes aux yeux dont souffrait la victime. L'atropine, mortelle à haute dose, avait vraisemblablement été ingurgitée lors d'un repas. Son corps habillé avait été tranché à la scie circulaire et retrouvé dans le coffre de sa voiture. L'outil n'a jamais été retrouvé.
La défense, avait, elle, taxé l'enquête et des experts d'"amateurisme". Par exemple, lorsque le corps de Didier Lacote avait été découvert dans le coffre de sa voiture, le médecin légiste avait effectué plusieurs prélèvements "jamais analysés". Pour l'avocat de la famille de la victime, "les proches de Didier Lacote ont l'espoir que l'enquête reprenne sérieusement pour que le coupable soit démasqué".
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