Une association étudiante de Centrale condamnée après un coma éthylique mortel
En 2005, une fête organisée sur le campus de la prestigieuse école d'ingénieurs avait été fatale à un étudiant de 19 ans.
L'Association des résidents de Centrale (ADR) a été reconnue coupable d'"homicide involontaire", mardi 5 novembre. Elle a été condamnée à 7 500 euros d'amende avec sursis, ainsi qu'au versement d'intérêts civils, après la mort en 2005 d'un étudiant, victime d'un coma éthylique lors d'une soirée très arrosée organisée sur le campus. Le tribunal correctionnel de Nanterre (Hauts-de-Seine) a en revanche relaxé l'autre prévenu, président de l'association à l'époque des faits.
Le 23 septembre 2005, Alexander Thomas, un jeune homme de 19 ans qui vient d'intégrer la prestigieuse école d'ingénieurs de Châtenay-Malabry (Hauts-de-Seine), participe à une soirée musicale à thème tzigane. Après avoir enchaîné une quinzaine de cocktails alliant vodka, Cointreau et jus de citron, il est transporté, inconscient, dans sa chambre par des camarades et retrouvé mort le lendemain après-midi. Quarante-huit heures après sa mort, les résultats d'autopsie révèleront une alcoolémie très élevée, supérieure à 4 grammes.
L'affaire a inspiré l'interdiction des soirées "open bar"
Soulignant "un manquement délibéré à l'obligation de prudence et de sécurité", le parquet avait requis 7 500 euros d'amende pour l'ADR et six mois de prison avec sursis à l'encontre de son ancien président. Les débats s'étaient mués en procès de l'abus d'alcool dans les grandes écoles. "Il y a un problème d'alcool dans le milieu étudiant (…) et, en face, le personnel associatif n'est pas formé", avait reconnu à la barre le prévenu.
L'association, poursuivie en tant que personne morale, était détentrice d'une licence II et ne pouvait donc servir que du vin, de la bière ou encore du cidre, et non des alcools forts. "Ma cliente a toujours voulu que son drame soit un exemple et cela a d'ailleurs été le cas", avait plaidé l'avocat de la mère de la victime, Guy-Charles Humbert. Cette affaire avait servi de déclencheur à la loi Bachelot, détaillée par Le Figaro, qui interdit depuis 2009 la distribution gratuite d'alcool et les opérations "open bar" (alcool à volonté en échange d'un forfait) alors très fréquentes dans les grandes écoles.
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