Petits cadeaux, "services rendus"... L'ancien policier et préfet Alain Gardère, soupçonné de corruption, devant la justice

L'enquête avait débuté à partir de soupçons autour du train de vie de l'ex-préfet de police de Marseille, aujourd'hui âgé de 67 ans.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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L'ancien préfet Alain Gardère (archive du 29 août 2011). (BORIS HORVAT / AFP)

Alain Gardère, 67 ans, est jugé à partir de lundi devant le tribunal correctionnel de Paris. Sept ans d'enquête ont montré "la vulnérabilité" de l'ancien préfet "aux sollicitations", selon la juge d'instruction, pour qui le haut fonctionnaire a fini par mélanger ses activités professionnelles avec des "amitiés intéressées".

Il est jugé à partir du lundi 13 mai jusqu’au 20 juin aux côtés de 12 autres personnes et deux entreprises par le tribunal correctionnel de Paris pour une longue liste d'infractions, dont corruption active ou passive, abus d'autorité, prise illégale d'intérêt, abus de bien sociaux ou encore recel d'abus de biens sociaux.

Responsable de la sécurité des aéroports parisiens du Bourget et de Roissy en 2011-2012, directeur en 2015-2016 du Conseil national des activités privées de sécurité (CNAPS, l'instance qui délivre des agréments dans ce secteur), le haut fonctionnaire, aujourd'hui à la retraite, est soupçonné d’avoir pris l'habitude de demander des avantages en se prévalant de ses fonctions. Grand chef des commissariats parisiens, dans les années 2000, Alain Gardère pouvait être aussi colérique qu'affectueux avec ses collaborateurs.

Des faveurs à ses "frères" francs-maçons

À un poste incontournable dans la sécurité privée, il accélère des autorisations de port d'arme et reçoit caisses de vins, places pour des défilés de haute couture, ou promesse de voyage en Hongrie... Comme préfet de l'aéroport de Roissy, il obtient un badge d'accès pour un vieil ami, directeur d'un cabaret parisien où la police a ses habitudes. 

La liste est longue : un dîner à la Tour Eiffel, des travaux à prix avantageux dans ses appartements... Et puis des services rendus non pas à des amis, mais à "des frères". "L'appartenance [d'Alain Gardère] à la franc-maçonnerie l'a (sans doute) conduit à favoriser certaines personnes", conclut la juge d'instruction.

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