Meurtre d'Alexandre Junca : le principal accusé reconnaît avoir frappé le garçon avec un marteau
Mickaël Baehrel, 30 ans, a avoué avoir porté des coups mortels à Alexandre, 13 ans, en juin 2011, à Pau.
Le principal accusé du meurtre d'Alexandre Junca, collégien tué en 2011 à Pau (Pyrénées-Atlantiques), a reconnu mardi 7 juin, au premier jour du procès de l'affaire, avoir porté les coups de marteau mortels, sans pouvoir l'expliquer autrement que par sa consommation d'alcool. Une journaliste de France 3 Aquitaine raconte l'audience.
M.Baehrel: avec l alcool, je suis devenu un monstre #procesJunca
— Elise Daycard (@edaycard) June 7, 2016
Baehrel:je dois la vérité aux parents. Je comprends pas le déchaînement de violence. J ai honte. #procesJunca
— Elise Daycard (@edaycard) June 7, 2016
Baehrel: Ducos est venu le lendemain chercher le corps. Ds le box, Ducos fait non de la tête #procesJunca
— Elise Daycard (@edaycard) June 7, 2016
Quatre accusés comparaissent jusqu'au 16 juin devant la Cour d'assises des Pyrénées-Atlantiques. Mickaël Baehrel, 30 ans, et Christophe Camy, 28 ans, des marginaux jugés pour "vol avec violences ayant entraîné la mort", des faits passibles de la réclusion à perpétuité. A leurs côtés, Claude Ducos, 76 ans, soupçonné d'avoir aidé à faire disparaître le corps démembré de l'adolescent. Jugé pour "recel de cadavre, atteinte à l'intégrité d'un cadavre, destruction de preuve et non-dénonciation de crime", et Fatima Ennajah, 50 ans, ex-compagne de Baehrel qui répond de "recel de cadavre" et "non-dénonciation de crime".
"Si je n'avais pas volé le portable, il ne serait pas décédé"
Au cours de cette première journée d'audience, les accusés ont décrit la soirée du 4 juin 2011, durant laquelle Alexandre Junca a été tué, dans le centre de Pau. Mickaël Baehrel traîne ce soir-là avec un autre marginal, décédé depuis, et a "énormément bu, pris de la drogue". Il dit avoir alors croisé Alexandre, qui vient de se faire voler son portable, que Christophe Camy tient en main.
#Junca Camy : "j’avais plus de batterie, qu’est-ce que que je fais, je vois Alexandre passer avec son vélo, je lui demande l'heure"
— Aude Courtin (@AudeCourtin) June 7, 2016
#Junca Camy : "le petit m’a donné l’heure, après je l’ai attrapé par le col et je lui ai arraché le portable des mains".
— Aude Courtin (@AudeCourtin) June 7, 2016
#Junca Camy : "je me dis (que) si peut-être je n'avais pas volé le portable, le petit ne serait pas décédé"
— Aude Courtin (@AudeCourtin) June 7, 2016
L'adolescent, après avoir posé son vélo, serait revenu vers les deux hommes pour reprendre son téléphone, selon leurs dires. Mickaël Baehrel ne se souvient pas pourquoi il a agi ainsi, mais il se rappelle "avoir donné un coup de marteau sur le front, de face". D'autres coups de marteau, de pieds, de poings suivent. Le corps d'Alexandre est transporté jusqu'à l'appartement de Fatima Ennajah, l'ex-compagne de Baehrel. Celui-ci dit avoir ensuite "nettoyé le sang sur le trottoir avec de la bière".
"Je ne savais pas qu'il l'avait démembré"
Baehrel affirme avoir confié le lendemain à Claude Ducos qu'il a "fait une connerie". Le septuagénaire, qui lui donnait de l'argent en échange de fellations et qui "faisait tout quand j'avais besoin de lui", lui répond qu'il va "l'aider" et repart avec le corps d'Alexandre dans son véhicule. Quelques jours plus tard, Claude Ducos revient chercher Mickaël Baehrel et l'emmène vers une rivière "pour aller cacher le corps, en morceaux dans des sacs plastiques. Je ne savais pas qu'il l'avait démembré".
Baehrel: ds la jeep de Ducos, il y avait plusieurs sacs et une odeur que je n oublierai jamais #procesJunca
— Elise Daycard (@edaycard) June 7, 2016
En entendant le récit glaçant de Baehrel, la mère d'Alexandre est en larmes. Le père pleure à sa façon, en silence. Sanglotant lui-même, Mickaël Baehrel, en détention depuis son arrestation en 2013, affirme faire des cauchemars hantés par l'adolescent : "J'ai brisé sa vie, la vie de sa famille. J'ai brisé ma vie. J'ai entendu sa maman, ce matin (...) Je n'aurai jamais son pardon. Je suis impardonnable".
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