Cinq personnes, se revendiquant antifascistes, déférées à Toulouse notamment pour "violences aggravées" et "association de malfaiteurs"

Elles sont soupçonnées d'agressions "sur des personnes repérées lors des regroupements festifs qu’ils supposaient appartenir à des mouvements d’extrême droite", détaille le parquet de Toulouse.
Article rédigé par franceinfo
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Le tribunal de Toulouse (Haute-Garonne). (LILIAN CAZABET / HANS LUCAS)

Cinq personnes, se revendiquant antifascistes, suspectées de violences contre un avocat toulousain et des membres de mouvements d'extrême droite, ont été présentées à un juge d'instruction jeudi 16 mai en vue de leur mise en examen, annonce le parquet de Toulouse (Haute-Garonne) dans un communiqué. 

Les cinq individus, âgés de 19 à 36 ans, interpellés mardi, sont impliqués dans des faits répétés de violences, commis entre le 9 avril 2023 et le 24 mars 2024 à Toulouse (Haute-Garonne). Ils sont soupçonnés d'agressions "sur des personnes repérées lors des regroupements festifs qu’ils supposaient appartenir à des mouvements d’extrême droite", détaille le parquet. 

Les suspects surveillaient des participants à ces rassemblements et profitaient de l’isolement de l’un d’entre deux pour s’en prendre à lui physiquement et lui porter des coups, à plusieurs, parfois en utilisant des armes. La scène était filmée et postée sur les comptes Instagram ou TikTok des groupuscules Offensive révolutionnaire antifasciste (ORA) de Toulouse ou Antifa Squads en revendiquant les faits "au nom d’une prétendue lutte contre l’extrême droite et le fascisme". Pendant près d'un an, ce sont une dizaine d’agressions de ce type qui ont été perpétrées à Toulouse et Ramonville, dont une sur un avocat du barreau toulousain.

Des armes saisies lors de perquisitions

L'enquête ouverte pour "association de malfaiteurs en vue de commettre des violences contre les personnes" et "diffusion de l’enregistrement d’images de violences aux personnes" a permis d’identifier les principaux participants et réunir les preuves nécessaires. 

Lors des perquisitions, les enquêteurs ont découvert plusieurs éléments en lien avec les faits reprochés, dont des effets personnels de plusieurs victimes des violences dérobés lors des agressions. Des armes ont également été saisies, notamment des poings américains et des aérosols à gaz lacrymogène, susceptibles d’avoir été utilisés lors des agressions. Des produits stupéfiants destinés au trafic ont aussi été trouvés au domicile de l'un des suspects, 3,8 kg de résine de cannabis et 16,5 kg d’herbe de cannabis. Plus de 12 000 euros en espèces provenant manifestement du trafic de drogue ont aussi été saisis.

Certains individus déjà condamnés

À l’issue de leur garde à vue, les cinq personnes ont été présentées à un juge en vue de leur mise en examen pour "violences aggravées" par trois circonstances, "participation à une association de malfaiteurs en vue de commettre des violences", "détention, offre ou cession de stupéfiants", "vol aggravé par deux circonstances" et "refus de remettre aux autorités les clés de cryptage d’un téléphone". Le parquet a requis le placement en détention provisoire pour trois des suspects et un contrôle judiciaire pour les deux autres.

Les cinq personnes interpellées sont nées en septembre 2002, janvier 2005, juin 1994, novembre 1987 et décembre 1997. Certaines d'entre elles ont déjà été condamnées ou impliquées dans plusieurs affaires, notamment pour port d’arme, participation à un groupement formé pour commettre des violences, détention de produits incendiaires, dégradation de biens publics, outrages à personne dépositaire de l'autorité publique, trafic de stupéfiants, vols, ou agressions sexuelles.

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