Agression du maire de Saint-Brieuc : les maires "de plus en plus exposés" à des individus "violents", déplore David Lisnard
"On est exposés de plus en plus à des individus qui se comportent soit comme des adolescents attardés, capricieux, violents, soit à des gens un peu dérangés et qui peuvent être violents", déplore David Lisnard, maire de Cannes et président de l'Association des Maires de France, après l'agression, jeudi 26 septembre, du maire de Saint-Brieuc (Côtes-d'Armor) par un homme qui lui a donné des coups de manche de couteau.
"C'est d'une violence glaçante", estime David Lisnard, maire Nouvelle Energie pour la France. Il salue son collègue qui "a réagi avec beaucoup de courage parce qu'il a participé à neutraliser, à maîtriser l'agresseur". Selon lui, "c'est une attaque contre la République mais c’est avant tout l'attaque d'un homme" et c'est "une réalité physique que l'on rencontre de plus en plus". Il rappelle que, "malheureusement, statistiquement en trois ans, il y a eu plus de 50 % d'augmentation des agressions sur les élus, sur les maires".
Le maire "dépositaire d'une autorité publique"
La difficulté du mandat de maire est qu'il "vit parmi les habitants" et qu'il est "dépositaire d’une autorité publique". "On passe notre temps à faire appliquer des règlements, à dire non, parce que c'est un mandat physique courageux. Notre uniforme, nous, on l’a tout le temps sur nous. C'est notre tronche", poursuit David Lisnard. Le maire est une figure connue "partout, où [qu'il] aille".
Il pointe un problème civique et démocratique mais surtout le manque de sanctions. "C'est comme toutes les victimes, il faut que derrière il y ait des vraies sanctions. Ça renvoie au délitement régalien que l'on constate en France depuis trop longtemps", déplore-t-il.
"Il y a eu des évolutions législatives positives", acquiesce-t-il : "C'est reconnu désormais comme circonstance aggravante que de s'attaquer à un maire comme dépositaire de l'autorité publique". Selon lui, si cela "renvoie à l'incivisme qui se développe, au délitement de la conscience des individus, à leur responsabilité dans le groupe", la faute est aussi "la réalité de la politique pénale". David Lisnard questionne : "quelle est la réalité de l'exécution des peines, quelle est la réalité du suivi judiciaire quelle est la réalité des moyens du parquet ? Là, ça ne va plus du tout", conclut-il.
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