Inquiétude générale face aux nouveaux fichiers de la police
Ce qui avait provoqué la plus grande levée de boucliers contre l’ancien fichier Edvige est à nouveau mis en cause. Les associations de défense des libertés craignent que des données ethniques ne se camouflent derrière le terme général d’ "origine géographique" . Présent dans l'article 3 du décret des deux nouvelles bases de données, il est jugé trop flou.
Le Conseil représentatif des associations noires de France (CRAN) se dit "très préoccupé" et redoute qu’il ne s’agisse d’une "manière de contourner l’interdiction de fichiers d’origine ethnique, ce qui serait inacceptable". Il appelle Brice Hortefeux, ministre de l’Intérieur, a lever toute ambiguïté sur ce terme.
"Trahison "
Samuel Thomas, vice-président de SOS Racisme, va plus loin en parlant de "trahison" du ministère de l’Intérieur. Il voit ce décret comme "un recul pour les droits de l'Homme" et comme "extrêmement dangereux pour la cohésion nationale", et demande le retrait pur et simple du fameux article 3.
Dans les rangs des principaux concernés, l’accueil est mitigé. Ces nouveaux fichiers pourraient être un nouvel outil de travail efficace pour la police, mais sans moyens humains suffisants, difficile de les alimenter et de les exploiter au mieux.
Pas de quoi polémiquer
A l’opposé, Alain Bauer, président du groupe de contrôle des fichiers de police et de gendarmerie, estime qu’il n’y a pas matière à polémiquer. Il se réfugie derrière les avis positifs de la Commission nationale de l’information et des libertés (CNIL) et du Conseil d’Etat.
La Licra se dit, quant à elle, satisfaite de ce nouveau texte. Elle estime que toutes les garanties sont apportées pour préserver les libertés individuelles.
Julie Koch, avec agences
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.