Info franceinfo Seine-Saint-Denis : un couple soupçonné d’avoir pratiqué des "saignées purificatrices" dans un hôtel de Rosny-sous-Bois
Cette pratique ne doit être réalisée que par un médecin, ce qui n'est pas le cas du couple soupçonné d'escroquerie, de blanchiment et d'exercice illégal de la médecine.
Un couple, d'une quarantaine d'années, est convoqué le 15 janvier prochain devant la justice, a appris franceinfo de source judiciaire mercredi 28 octobre. Il est soupçonné d’avoir pratiqué des "saignées purificatrices" dans un hôtel de Rosny-sous-Bois (Seine-Saint-Denis). Ils ont été déférés mardi soir au parquet et "ils se sont vus délivrer une convocation à l'audience pour blanchiment, escroquerie et exercice illégal de la médecine", ajoute cette source. Ils n'ont pas été mis en examen mais ont été placés sous contrôle judiciaire jusqu'à cette audience qui se tiendra début 2021.
Ce couple avait été placé en garde à vue dimanche 25 octobre, selon une information révélée par franceinfo. L’homme, interpellé dans l’Eure, et la femme, arrêtée en Seine-Saint-Denis, sont soupçonnés d’avoir pratiqué pendant deux ans des "saignées purificatrices" appelées hijama [thérapie à base de ventouses], dans des conditions d’hygiène "déplorables", a indiqué une source proche de l’enquête à franceinfo.
L’hijama est une médecine alternative, notamment pratiquée par certaines personnes dans la communauté musulmane, qui consiste à faire de petites incisions dans la peau puis à extraire du sang à l’aide de ventouses. Selon certains de ses promoteurs, cette technique est censée guérir des migraines, des glaucomes, rhumatismes, l’infertilité ou encore l’autisme.
150 000 euros retrouvés sur un compte
L’homme se présentait comme un kinésithérapeute et la femme comme une infirmière, ce qu’ils ne sont pas. En outre, il s’agit d’une pratique que seuls des médecins peuvent réaliser. Au cours de perquisitions, les policiers ont découvert plusieurs sacs remplis de billets. Ils ont aussi retrouvé 150 000 euros sur un compte en banque, ce qui laisse penser aux enquêteurs qu’il s’agissait d’une pratique lucrative. L’activité n’était pas déclarée et il y a une centaine de victimes potentielles.
L’enquête, qui a commencé en juin 2020, a été menée par le commissariat de Rosny-sous-Bois en coopération avec la police municipale et les gendarmes. L’Agence régionale de santé d’Ile-de-France suit aussi les investigations.
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