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Infirmière et secrétaire médicale blessées à Reims : "Le monde de la psychiatrie manque de moyens cruellement", alerte le Collectif santé en danger

"Depuis la crise Covid, il y a un climat délétère" avec "beaucoup de soignants menacés" rapporte le président du Collectif santé Arnaud Chiche après l'attaque au couteau lundi 22 mai d'une infirmière et d'une secrétaire médicale au CHU de Reims
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Un policier se tient devant le CHU de Reims après l'attaque au couteau (FRANCOIS NASCIMBENI / AFP)

"Le monde de la psychiatrie manque de moyens cruellement", a affirmé lundi 22 mai sur franceinfo le Dr Arnaud Chiche, anesthésiste-réanimateur, président du Collectif santé en danger, après l'attaque au couteau perpétrée par un homme sur une infirmière et une secrétaire médicale au CHU de Reims (Marne) au service de l’unité de médecine et santé au travail. Le suspect souffre de troubles sévères et fait l’objet depuis plusieurs années d’une mesure de curatelle renforcée. La psychiatrie a besoin de "personnels spécifiques qui doivent être valorisés".

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"Depuis la crise Covid, il y a un climat délétère", constate Arnaud Chiche, avec "beaucoup de soignants menacés, qui ont subi des pressions", avec parfois "des menaces de mort" mais qui restent "le plus souvent dans le registre épistolaire". Mais il alerte sur le fait que, "quand des esprits un peu fragiles s'emparent" de ce climat délétère, "on peut aboutir à de tels drames". Il faut selon lui "beaucoup de vigilance sur des menaces ou de l'agressivité qui peut s'exprimer auprès des soignants y compris sur les réseaux sociaux".

En déplacement à Reims auprès des victimes et des personnels de l'hôpital, le ministre de la Santé François Braun a promis de réunir "avant la fin de la semaine, un comité avec toutes les parties, les syndicats, des professionnels" afin d'agir "le plus vite possible, pour voir ce que l'on peut faire pour garantir encore plus de sécurité pour les soignants".

"J'espère que le ministre aura envie d'accorder une oreille un peu attentive au monde de la santé mentale qui a vraiment besoin de moyens en ce moment", réagit Arnaud Chiche. "Peut-être qu'il faut encore plus de sécurité. Peut-être qu'il faut encore plus de personnels dédiés à la sécurité des soignants. Peut-être qu'il faut plus de contrôles", s'interroge le président du Collectif santé en danger. Il rappelle que la violence commence par "des incivilités". Il faut donc selon lui "être assez intolérant sur ces sujets-là".

S'il peut manquer "de ressources humaines pour garantir la sécurité des soignants", Arnaud Chiche reconnaît qu'"on ne pourra jamais faire de l'hôpital un endroit fermé". L'hôpital est "un endroit ouvert pour les familles, pour les soignants, pour les patients. Et donc il faut absolument qu'on trouve des stratagèmes pour pouvoir, à la fois assurer le soin, et à la fois sécuriser tout le monde", ajoute le président du Collectif santé en danger.

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