Infanticides à Villers : la mère mise en examen
Dominique Cottrez a avoué durant sa garde à vue qu'elle était la mère des huit nouveaux-nés retrouvés morts à Villers-au-Tertre et qu'elle les avait tués. L'aide-soignante quadragénaire a expliqué avoir étouffé les bébés mais elle a affirmé que son mari ne savait rien des grossesses et des homicides.
_ Il n'a d'ailleurs pas été mis en examen et est libre, a précisé le procureur de la République de Douai.
Il s'agirait là de la plus importante affaire d'infanticides jamais révélée en France. Deux premiers cadavres retrouvés dans le jardin d'une maison que le couple venait de vendre. Six nouveaux cadavres dans leur actuelle demeure. Les scellés ont été posés. Les recherches ont pris fin hier soir.
Découverte invraisemblable dans ce village de 700 habitants, au milieu des champs. La population est interloquée. Le père faisait partie du conseil municipal de Villers. C'était son troisième mandat. La mère, réservée, était aide-soignante. Tous les deux auraient deux grandes filles âgées d'une vingtaine d'années, elles-mêmes mères de famille.
Ce matin, le curé du bourg a disposé huit bougies devant la portail de la maison du couple, portail recouvert de bâches par les gendarmes pour masquer l'intérieur de l'enceinte.
Mandat de dépôt
Le couple est donc arrivé au palais de justice de Douai ce matin à bord d'une fourgonnette de gendarmerie. La mère a été mise en examen pour "homicides volontaires de mineurs de moins de quinze ans". Et le père pour "non dénonciation de crimes et recel de cadavres". Le parquet a requis un mandat de dépôt contre elle et un placement sous contrôle judiciaire pour lui.
Déni de grossesse ?
Cette affaire rappelle évidemment les cas Courjault et Lesage. La première, Véronique Courjault, a été condamnée en juin 2009 à huit ans de prison, pour avoir tué à leur naissance trois de ses enfants entre 1999 et 2003 et conservé deux corps au congélateur. Elle a bénéficié d'une libération conditionnelle en mai dernier.
Céline Lesage, elle, a été condamnée en mars dans la Manche à 15 ans de réclusion criminelle pour avoir tué six de ses bébés à leur naissance entre 2000 et 2007.
À chaque fois, les experts psychiatres ont examiné la possibilité d'un "déni de grossesse". Mais ce diagnostic a été écarté ou jugé
non déterminant et la responsabilité pénale des suspectes a été
retenue.
CQ avec agences
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