"Toute la politique forestière est à revoir en France", selon l'association Défense des Forêts contre l’incendie
Bruno Lafon, président de l’association Défense des Forêts contre l’incendie, a réagi à la vague d'incendie qui touche le sud du pays et la Corse depuis lundi. Selon lui, "toute la politique forestière est à revoir en France".
Plusieurs incendies se sont déclarés depuis lundi 24 juillet dans le Sud de la France et en Corse. Le feu situé dans le secteur de Bormes-les-Mimosas (Var) a déjà détruit 1 300 hectares de végétation.
Bruno Lafon, président de l’association DFCI (Défense des Forêts contre l’incendie) de la Gironde et de l’Aquitaine, a déclaré mercredi 26 juillet sur franceinfo que l'on a "jamais vu une forêt s'auto-enflammer". "Ça n'est pas la forêt qui est en cause, mais les causes de départs de feu", a-t-il ajouté.
franceinfo : Faut-il replanter la forêt méditerranéenne ou la laisser à l'état sauvage ?
Bruno Lafon : Il y a des secteurs où je pense qu'il faut une amélioration. Il y a une différence de terrain entre les deux forêts, nous avons un terrain très plat, mais il y a des endroits en Méditerranée où l'on pourrait planter de la forêt, l'entretenir, et surtout trouver un revenu. Dès l'instant où il y a un revenu, des propriétaires ou des communes peuvent s'y intéresser. Toute la politique forestière est à revoir en France. On ne parle plus de la forêt à part quand elle est détruite par des tempêtes ou par des incendies. Il ne faut pas voir que la forêt de paysage, il faut aussi qu'il y ait des forêts de production.
Les essences forestières plantées peuvent-elles limiter les feux de forêts ?
On n'a jamais vu une forêt s'auto-enflammer. Il y a toujours une cause, on voit bien qu'il y a des causes humaines. Ça n'est pas la forêt qui est en cause, mais les causes de départs de feu. La législation commence à être de plus en plus dure avec les personnes à l'origine des départs de feu. Il faut qu'on arrive à arrêter les incendiaires, et la justice commence à comprendre notamment dans le Sud-Ouest.
Êtes-vous pour une coopération publique-privée dans le cas de la gestion forestière ?
Bien sûr. Nous travaillons main dans la main avec l'ONF [Office national des forêts] mais il faut que la forêt soit traitée dans son ensemble et ne pas séparer les forêts publiques et les forêts privées. Avec le nouveau président de la République, et les nouvelles orientations données, mettons-nous autour de la table et parlons. Le dernier ministre de l'Agriculture et de la Forêt, Stéphane Le Foll, avait fait beaucoup d'efforts et je crois qu'il faut qu'on les continue, et ce n'est pas forcément le signe que nous avons vu en faisant disparaître le mot forêt avec agriculture et alimentation.
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