Plan contre les feux de forêt : "Il y a une vision pour répondre aux enjeux immédiats", salue la Fédération nationale des sapeurs-pompiers
Emmanuel Macron a annoncé, vendredi, un plan de lutte contre les feux de forêt
devant les acteurs de la lutte contre les incendies avec notamment une enveloppe supplémentaire de 150 millions d'euros en 2023, à destination des Sdis.
Le colonel Grégory Allione, président de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers s’est dit, vendredi 28 octobre sur franceinfo, satisfait des annonces d’Emmanuel Macron pour lutter contre les incendies de forêt. "Il y a une vision pour répondre aux enjeux immédiats", a-t-il affirmé. Le chef de l'État a annoncé une enveloppe supplémentaire de 150 millions d'euros à destination des services départementaux d'incendie et de secours (SDIS) en 2023, afin de renforcer la lutte contre les feux de forêt. Concrètement, cela "veut dire que globalement, on peut acheter six camions par département", a-t-il indiqué. En revanche, il a regretté que le pompier volontaire ne soit "plus disponible" aujourd'hui, trop occupé à des "missions inutiles" qui ne sont pas urgentes. "C'est "un bon chantier à travailler pour permettre justement de la disponibilité", a-t-il dit.
franceinfo : Etes-vous satisfait par les annonces d'Emmanuel Macron ?
Grégory Allione : Concrètement, oui parce qu'il y a une vision pour répondre aux enjeux immédiats. Ces 150 millions d'euros par an vont permettre de renforcer les pactes capacitaires. C’est typiquement acheter des camions, notamment le camion-citerne feu moyen qui est le camion qui répond aux enjeux du dérèglement climatique parce qu'il nous permet d'intervenir sur les inondations, les tempêtes, les tornades de la semaine dernière et aussi sur tous les feux de forêt, d'espaces naturels.
150 millions d'euros divisés par le nombre total de départements, cela fait 1,5 million d'euros pour chaque département. Globalement, on peut acheter six camions par département. C'est un raisonnement basique, mais qui permet de comprendre à l'échelle d'un territoire déjà, la force qui peut être donnée, sachant que cette action-là sera également complémentaire de l'action des départements et des communes qui financent les services départementaux d'incendie et de secours.
Le monde de l’entreprise a-t-il un rôle à jouer ?
On a vu que lorsque le ministre de l’Intérieur a lancé son appel au monde de l'entreprise pour libérer des pompiers volontaires début août, le monde de l'entreprise a résonné d'un seul homme. D'ailleurs, le président de la République, ce matin, a remercié la nation qui a fait front. Elle n’a pas remercié uniquement les sapeurs-pompiers, les forces de l'ordre, les maires, les agriculteurs, les forestiers qui ont rempli leur mission bénévolement, notamment, mais il a remercié la nation qui avait fait front. C'est la raison pour laquelle le monde de l'entreprise a une mission aussi en matière de protection civile, notamment, en laissant la disponibilité aux sapeurs-pompiers volontaires.
Il faut revoir son statut ?
Le ministre de l'Intérieur avait annoncé une sorte de statut du volontariat au congrès de Nancy dernièrement. Nous avons un bon chantier à travailler pour permettre justement de la disponibilité. C'est le point faible actuel de notre modèle de sécurité civile. Le pompier volontaire n'est plus disponible, donc il faut le rendre disponible, d'une part, et faire en sorte qu'il n'ait plus de missions inutiles. Il est sollicité par d'autres services sur des enjeux qui ne sont pas urgents. Il faut lui permettre justement d'être disponible pour l'urgence.
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