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"On ne peut pas rester inerte devant une situation pareille" : après l'incendie meurtrier à Paris, la solidarité s'organise entre rescapés et riverains

Au lendemain de l'incendie meurtrier qui a fait au moins dix morts à Paris, les habitants se pressent à la cellule psychologique installée dans la mairie du 16e arrondissement pour prendre des nouvelles, apporter des vêtements ou encore s'enquérir de la question de leur relogement.

Article rédigé par Jérôme Jadot
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
La façade de l'immeuble de la rue d'Erlanger à Paris qui a été ravagé par les flammes, mardi 5 février 2019. (LP/ YANN FOREIX / MAXPPP)

Jean-Jacques habite au sixième étage de l’immeuble situé juste en face de celui qui a brûlé, rue Erlanger, dans le 16e arrondissement à Paris, mardi 5 février. Les yeux cernés, la main tremblante, il est venu à la cellule psychologique dans la mairie de l'arrondissement s’enquérir, en vain, du sort de ses voisins 36 heures après l'incendie meurtrier qui a fait au moins dix morts et une trentaine de blessés.

C'est l'incendie le plus meurtrier dans la capitale ces 14 dernières années. Depuis, Jean-Jacques "n'a pas de nouvelles et souhaite vivement en avoir pour [son] moral". Il se souvient encore de ces moments où "des personnes qui étaient sur une rambarde de l'immeuble [lui] criaient : 'À l'aide !' en [lui] demandant de mettre une passerelle entre [son] balcon et l'immeuble en flammes. La police a dit : 'C'est impossible, c'est trop risqué'".

C'est gens-là se retrouvent du jour au lendemain sans rien.

Lamia
une habitante venue donner des pulls

à franceinfo

À la mairie du 16e arrondissement, psychologues et agents municipaux reçoivent toujours victimes et témoins. Parmi ceux qui défilent, certains ont de gros sacs à la main remplis de vêtements pour les victimes. "On ne peut pas rester inerte devant une situation pareille", explique Lamia qui est venue donner quelques-uns de ses pulls. "Cela fait 24 heures que j'y réfléchis, je n'en dors pas. Je suis vraiment choquée par les images que j'ai vu."

Il y a aussi de la solidarité pour l’hébergement des sinistrés : des riverains ont proposé d’en accueillir. Pour le plus long terme, Jacques-Frédéric Sauvage, l'adjoint au maire de l'arrondissement en charge du logement, tente d’apporter des réponses : "[Mardi], il y avait déjà une dizaine de personnes qui se sont inscrites, on attend de savoir quels sont les gens qui demandent à être relogés. Cela peut aller jusqu'à 90. On ne peut pas garantir que l'on pourra reloger tout le monde, mais tout ce que l'on pourra faire, on essaiera de le faire." Logé provisoirement à l’hôtel, un habitant de longue date de l’immeuble sinistré quitte la mairie en lâchant : "C'est toute ma vie qui part."

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