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"Vous nous prenez pour qui ?" : à Rouen, le préfet interpellé par les élus et les manifestants après l'incendie de Lubrizol

Le préfet de la Seine-Maritime était auditionné lundi soir par les élus métropolitains, pour exposer la situation après l'incendie de l'usine chimique Lubrizol de Rouen.

Article rédigé par Benjamin Illy
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Les portes du Consiel métropolitain de Rouen, lundi 30 octobre. Plusieurs centaines de manifestants ont tenté d'y entrer. (BENJAMIN  ILLY / FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

Ils frappent sur les vitres et veulent entrer. Lundi 30 octobre, une centaine de manifestants en colère se sont rassemblés devant la salle du conseil métropolitain de Rouen. Pierre-André Durand, préfet de la Seine-Maritime, doit y être auditionné par les élus métropolitains pour exposer la situation à la suite de l'incendie de l'usine chimique Lubrizol de Rouen.

Les portes sont verrouillées, la route est barrée par des policiers. À l'intérieur, ils sont une vingtaine avec des casques et des boucliers. En face il n'y a que des questions et des inquiétudes. "Qu'est ce qui était dans l'air exactement ?" s'interroge Monique, 68 ans, habitante de Rouen. "Samedi, j'ai eu mal à la gorge, explique Christiane 75 ans. Je suis dérangée dans ma gorge alors que je n'ai jamais ça. C'était quoi, les produits ? On ne sait pas encore quels étaient les produits. On connait ceux qui sont stockés dans l'usine, mais ceux qui ont ont pris feu ? On se sent désinformés. L'air ne peut pas être normal quand on a vu ce qu'on a vu."

"Soif de vérité"

"On veut la vérité !" scandent les manifestants avant d'être repoussés par la police. André Delestre est élu communiste, adjoint au maire du Petit-Quévilly. "Mon camp, il est là-bas, dit-il en montrant les manifestants qui tambourinent sur les portes. Ils sont traumatisés. Il y a un traumatisme. On vient d'interpeller le préfet en disant que les services de l'Etat envoient les CRS sur une réunion et une conférence de la métropole qui est publique."

Et pendant que les coups résonnent sur la porte, les élus interpellent le préfet. "Vous avez affirmé que la situation était normale et avait fait publier des analyses scientifiques. Mais pourtant, des médecins ont demandé à leurs patients de rester chez eux. Nous, comme nos concitoyens, avons soif de vérité." "Notre premier sentiment, c'est : vous nous prenez pour qui ? dit cet autre élu. En pleine crise, il n'y a plus rien qui sonne. La seule information, monsieur le préfet, que j'ai eue, c'est d'attendre patiemment votre conférence de presse pour avoir un petit peu d'information. Ça ne me fait pas rire monsieur le préfet ! Ça ne me fait pas rire du tout."

"Retour d'expérience"

Pierre-André Durand, le préfet de Normandie, leur répond. "En termes d'information, je pense qu'il y a là des progrès à faire, reconnait-il. Ça fera partie des éléments de retour d'expérience. Nous allons le faire sous forme d'un groupe de travail associant les services de l'Etat et un ensemble de maires pour améliorer nos process."

Trois heures de réunion n'auront pas suffi pour répondre à toutes les questions le préfet de Normandie s'engage à revenir devant les élus. Il a promis de nouveau points d'étape devant le Conseil métropolitain.

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