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Incendie de Lubrizol : une vaste enquête épidémiologique lancée mardi sur plus de 5 000 personnes

Selon Santé publique France, "cette enquête fait partie d'un ensemble d'études épidémiologiques mis en place (...) pour évaluer l'impact global sur la santé, à moyen et long terme, de cet accident industriel de grande ampleur".

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Temps de lecture : 2 min
Un nuage de fumée s'échappe de l'usine Lubrizol, à Rouen (Seine-Maritime), le 26 septembre 2019.  (PHILIPPE LOPEZ / AFP)

L'incendie de l'usine Lubrizol, dans la nuit du 25 au 26 septembre 2019, a-t-elle laissé des séquelles sur la santé des habitants de l'agglomération rouennaise ? Pour le déterminer, Santé publique France a annoncé lundi 31 août qu'une vaste étude épidémiologique sera lancée mardi "pour décrire la santé et la qualité de vie de la population" suite au spectaculaire incendie de l'usine chimique. 

Près de 10 000 tonnes de produits chimiques avaient brûlé sur les sites de Lubrizol et de son voisin, Normandie Logistique. Un nuage de fumée noire de 22 km de long s'était formé. Durant plusieurs semaines voire plusieurs mois après l'accident, des habitants de l'agglomération rouennaise se sont plaints d'odeurs émanant du site mais également de symptômes comme des maux de tête ou des vomissements. A la mi-août, les riverains de l’usine avaient ainsi noté un regain de mauvaises odeurs et des émanations de type hydrocarbure, rapportait France 3 Normandie

5 200 habitants de l'agglomération tirés au sort 

Cette enquête sera menée auprès de 5 200 habitants de Seine-Maritime tirés au sort, pour analyser la "perception de l'incendie" par la population et "l'impact sur sa santé", a précisé l'agence sanitaire, qui avait évoqué le lancement de cette étude début juin.

"4 000 adultes et 1 200 enfants" de 122 communes de ce département seront invités à répondre à un questionnaire en ligne ou par téléphone, afin de recueillir "des informations sur leur perception de cette catastrophe industrielle et de leur exposition aux nuisances et pollutions qu'elle a générées, sur les symptômes et problèmes de santé ayant pu être ressentis pendant l'accident et dans ses suites, ainsi que sur leur état de santé actuel". L'étude interrogera aussi 1 000 adultes et 250 enfants habitant une"zone témoin", au Havre et ses environs.

Un suivi sanitaire "tardif et incomplet" 

"Les premiers résultats de l'étude seront disponibles fin 2020-début 2021", ajoute Santé publique France, précisant que "cette enquête fait partie d'un ensemble d'études épidémiologiques mis en place (...) pour évaluer l'impact global sur la santé, à moyen et long terme, de cet accident industriel de grande ampleur", baptisé "Santé Post Incendie 76".

Début juin, la commission d'enquête du Sénat sur la catastrophe a publié un rapport dénonçant un suivi sanitaire "tardif et incomplet" et un manque de "culture du risque en France".

L'usine a redémarré partiellement mi-décembre. Elle a été autorisée mi-juillet à augmenter sensiblement son activité par la préfecture de Seine-Maritime, qui a considéré que la réduction des quantités stockées et les mesures de sécurité entreprises permettaient "de limiter la probabilité et les conséquences d'un incendie".

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