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Incendie de Lubrizol : un rapport d’expertise privilégie un départ de feu sur le site de l’usine

Le rapport, que France Bleu Normandie a pu consulter, évoque deux scénarios concernant le départ de l'incendie. 

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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L'usine Lubrizol à Rouen, en septembre 2019.  (ARNAUD DUMONTIER / MAXPPP)

L’incendie de Lubrizol du 26 septembre 2019 serait parti de l’usine et non de chez son voisin Normandie Logistique, selon l’hypothèse d’un rapport d'expertise que France Bleu Normandie a pu consulter. Ce rapport est très attendu par les parties civiles et les associations de victimes.

Les experts ont rendu leur rapport d'expertise, envoyé aux parties civiles du dossier. Il y est écrit que l'hypothèse privilégiée sur le lieu de départ de feu serait "un départ sur l'emprise de la société Lubrizol - au niveau du stock de produits finis longeant le mur mitoyen au nord-ouest du bâtiment T3". Le rapport précise qu'il ne s'agit pas d'une conclusion définitive, "l'origine de l'incendie n'[ayant] pu être précisément et formellement localisée". 

Deux hypothèses envisagées sur l'origine du feu

Concernant ce qui a pu déclencher ce feu, deux scénarios sont envisagés. D'abord, qu'un lampadaire extérieur ait chauffé et déclenché un incendie. Autre possibilité : qu'un engin de manutention ait percuté un conteneur qui aurait pris feu. "L'observation [...] de mouvements d'un engin de manutention dans l'environnement de la zone d'intérêt vient renforcer cette hypothèse", écrivent les experts. D'une manière générale, "il ne peut être exclu le cas d'une mauvaise manipulation ou action qui serait contraire aux règles de sécurité en place sur le site", conclut le rapport.

Après la lecture de ce rapport, c'est "un élément déterminant, selon Simon de Carvalho, président de l'association des victimes de l'incendie. Maintenant que l'on connaît le pollueur, à lui de mettre en place de quoi indemniser les gens. On va continuer de mettre la pression pour qu'ils payent la dépollution, le suivi sanitaire et les dommages collatéraux." Même son de cloche du côté de Pierre-Emmanuel Brunet, président de l'association Rouen Respire : "C'est inquiétant, un an après, on n'est toujours sûrs de rien. Rien ne dit que cela ne peut pas se reproduire. C'est pour ça qu'il fallait déterminer les causes, avant de prendre des mesures, car là, peu de choses ont été réalisées pour notre sécurité."

Lubrizol ne commente pas le rapport 

Si le rapport ne stipule pas que l'incendie est formellement parti de l'usine, il met à mal la version de ses dirigeants qui répètent "ne pas comprendre ce qu'il s'est passé", ce 26 septembre 2019. Dans un communiqué de presse, l'entreprise explique qu'elle ne commentera pas ce rapport d'expertise, tout en précisant espérer que, "après 14 mois d'investigations, l'origine et les causes de l'incendie pourront être établies avec certitude, la justice ne pouvant se satisfaire d'hypothèses". Lubrizol dit également se réserver le droit de "solliciter si nécessaire un complément d'expertise ou une contre-expertise".

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