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Feux de forêt : "On a des indicateurs qui ne sont pas bons et qui nous laissent présager un été difficile", craint un pompier

"On est en avance au niveau de la sécheresse par rapport aux autres années", explique le colonel Jérôme Bonnafoux, porte-parole des sapeurs-pompiers de l'Hérault qui exprime son inquiétude sur la saison à venir.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Un incendie de pinède a pris le 10 juin 2022 entre Ornaisons et Bizanet dans l'Aude. (PHILIPPE LEBLANC / MAXPPP)

"On a des indicateurs qui ne sont pas bons et qui nous laissent présager un été difficile(Nouvelle fenêtre)", craint dimanche 12 juin sur franceinfo le colonel Jérôme Bonnafoux, porte-parole des sapeurs-pompiers de l'Hérault, qui ont dû envoyer des effectifs en renfort pour maîtriser l’incendie(Nouvelle fenêtre) d’Ornaisons où 80 hectares ont été détruits vendredi. Dans les Alpes-Maritimes un autre feu a lui ravagé 12 hectares, à Spéracèdes, avant d’être fixé par les sapeurs-pompiers samedi en fin d’après-midi.

franceinfo : Est-ce que le moment vous semble particulièrement risqué compte tenu des températures et de la sécheresse des sols ?

Colonel Jérôme Bonnafoux : Ce que l'on peut observer de la façade méditerranéenne et bien au-delà, c'est qu’on est en avance au niveau de la sécheresse par rapport aux autres années, ce qui fait qu'on a des indicateurs qui ne sont pas bons et qui nous laissent présager un été difficile.

"Chez les pompiers on a ce qu'on appelle la règle des trois 30 : c'est-à-dire que lorque l’on a un taux d'humidité dans l’air inférieur à 30%, une température supérieure à 30 degrés et un vent supérieur à 30km/h, on sait qu’on va avoir des incendies."

colonel Jérôme Bonnafoux, porte-parole des sapeurs-pompiers de l'Hérault

à franceinfo

C’est ce qu’il s’est passé à Ornaisons et hier dans les Alpes-Maritimes. Donc on est assez inquiets pour la saison à venir. On est d'autant plus inquiets qu'on subit aussi les difficultés qu'on a aujourd'hui dans les urgences. La fermeture des urgences nous donne plus de travail puisqu’il faut pour transporter les victimes plus loin jusqu’aux centres hospitaliers. Et cela nous créé des problèmes de disponibilité des effectifs et donc de moyens puisqu'il faut des moyens pour éteindre les feux.

Mais des départs de feu en réalité il y en a sans cesse ?

Oui, aujourd’hui on a 15 départs de feu par jour dans le département de l’Hérault, 459 depuis le début de l'année, Dans les départements du sud de la France comme l'Hérault, le feu de forêt est devenu un risque courant. Donc, on a un suivi particulier. On a des services qui, toute l'année, préparent les feux de forêt. Mais en plus, on a eu des pluies qui ont été assez tardives. Donc, l’herbe a poussé et, avec les chaleurs qui arrivent, ça sèche et ça favorise le risque d'incendie. D'où la nécessité de débroussailler et d'entretenir lorsqu'on est à proximité des forêts.

D'autant qu'avec des weekends comme celui-ci, évidemment, on a envie d'aller s'égayer dans la nature. C'est là qu'il faut faire très attention au risque d'incendie ?

Exactement, certains départements, comme les Bouches-du-Rhône ou le Var, interdisent l'accès aux massifs forestiers lorsque le risque est élevé. 

"Chaque jour sur le sud de la France, on a une cartographie des risques qui est faite, qui va d'un risque faible jusqu'à un risque très sévère."

colonel Bonnafoux

à franceinfo

Et c'est cette cartographie, maintenant publiée via les réseaux sociaux par les préfectures et les sapeurs-pompiers, qui permet aux personnes de voir si on a un risque important par rapport aux feux.

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