"C'est un cri d'alerte, un SOS" : le désarroi des pompiers de Gironde, épuisés par un été d'incendies
Les pompiers se réunissent en congrès à Nancy, à partir de ce mercredi. Ils demandent plus de moyens face aux feux, après l'été particulièrement dévastateur. En Gironde, les pompiers sont épuisés et une partie de leur matériel a brûlé.
"Vous voyez là, le feu il s'est arrêté là", indique Arnaud Mandousse, le colonel des pompiers de Gironde, devant des pins maritimes calcinés de haut en bas. "Les maisons sont là", ajoute-t-il en désignant, de l'autre côté de la route, un lotissement épargné de justesse par les flammes. 300 personnes avaient été évacuées : elles ont pu regagner leur domicile. L'incendie qui vient de ravager la forêt à Arès, sur le bassin d'Arcachon, s'est calmé en début de semaine.
La saison des feux n'est pas terminée en Gironde : malgré l'arrivée de l'automne, la nature ne s'est jamais remise de l'été torride qu'elle vient de vivre. "La végétation est dans un niveau de dessèchement qui est vraiment extrême, décrit le pompier. Dès que la moindre étincelle va intervenir au milieu du massif, le feu est susceptible de partir."
30% des engins sont endommagés
Des centaines de pompiers ont dû lutter jusqu'au lundi 19 septembre : leur combat durait depuis le 15 juillet. "On a fait La Teste, Landiras..." énumère Eva. Cette audio-prothésiste de 30 ans est pompier volontaire, et elle vit à quelques hectomètres de là. Ces derniers jours, c'est donc pour protéger "sa" forêt qu'elle a dû se mobiliser : "C'est un cri d'alerte qu'on lance, un SOS ! On n'en peut plus de nos forêts qui brûlent, de cette nature qui est dévastée. Ça fait mal au cœur, vraiment."
"Dimanche, j'en avais les larmes aux yeux. On est en septembre et ça devient fatigant."
Eva, pompier volontaire
S’il n’y a eu ni mort, ni blessé grave parmi la population et chez les pompiers, le matériel a souffert comme jamais, explique le responsable de la logistique en Gironde, le lieutenant Barriers : "Une petite dizaine d'engins sont totalement brûlés, donc perdus. D'autres ont besoin de grosses réparations. C'est plus de 30% de notre cheptel, entre guillemets, qui est cassé." Les colonnes de pompiers de l’Isère et de Haute-Savoie, venus en renfort, ont donc amené leurs propres engins pour lutter contre les flammes.
Alors pour les sapeurs-pompiers de France, il faut de toute urgence renforcer leurs moyens : à l'occasion de leur congrès national, pour lequel ils sont réunis à Nancy depuis mercredi 21 septembre, ils demandent à la fois plus de matériel mais aussi le recrutement de davantage de volontaires. D'après la Fédération nationale des sapeurs-pompiers, il en manquerait 50.000.
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