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Brésil : le Pantanal, un sanctuaire de biodiversité, a connu un record d'incendies en juillet

Selon les pompiers, 50 000 hectares sont déjà partis en fumée. Ce sanctuaire inscrit au Patrimoine mondial de l'Unesco abrite des centaines d'espèces, comme le caïman, le capivara, une loutre géante ou l'anaconda jaune.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Un panache de fumée au-dessus de Pocone (Brésil), dans la région du Pantanal, le 1er août 2020. (ROGERIO FLORENTINO / AFP)

Catastrophe écologique au Brésil. Le Pantanal, l'un des principaux sanctuaires de biodiversité au monde, situé au sud de l'Amazonie, a connu son pire mois de juillet pour les incendies"Cela fait bientôt dix jours qu'on se bat contre les flammes. Plus de 50 000 hectares sont déjà partis en fumée", témoigne mardi 4 août auprès de l'AFP l'un des pompiers sur place, Adrison Parques de Aguilar.

Les données satellitaires de l'Institut de recherches spatiales (INPE) donnent toute l'ampleur du désastre : pas moins de 1 684 foyers ont été repérés au Pantanal en juillet, du jamais-vu pour ce mois de l'année depuis que ces statistiques ont commencé à être recueillies, en 1998. Le record précédent datait de juillet 2005, avec 1 259 foyers repérés. Pour les sept premiers mois de 2020, le total s'élève à 4 203 foyers, trois fois plus que l'an dernier sur la même période. Et l'année 2019 dans sa totalité avait déjà été particulièrement dévastatrice, avec six fois plus d'incendies qu'en 2018.

L'armée mobilisée

Le Pantanal, plus grande zone humide de la planète, qui se situe à 62% en territoire brésilien et s'étend aussi au Paraguay et en Bolivie, est censé être inondé jusqu'à 80% au moment des crues. Mais les précipitations ont été beaucoup moins intenses cette année, exposant des pans entiers de végétation au risque d'incendie. Dans certains cas, les feux qui se propagent aujourd'hui de façon pratiquement incontrôlable ont été causés par des agriculteurs pratiquant le brûlis sur des zones fraîchement déboisées pour y faire paître du bétail.

Ce sanctuaire inscrit au Patrimoine mondial de l'Unesco abrite des centaines d'espèces, comme le caïman, le capivara, la loutre géante ou l'anaconda jaune. Selon le ministère de la Défense, cinq avions militaires ont été envoyés sur place et 320 soldats sont mobilisés depuis samedi dernier pour combattre ces incendies, dans l'Etat du Mato Grosso du Sud (centre-ouest). Les spécialistes estiment toutefois que le pire reste à venir, car la saison sèche ne fait que commencer.

Située au nord du Pantanal, la forêt amazonienne a connu de son côté son pire mois de juillet depuis 2017, avec 6 091 foyers. Mais le nombre de feux de forêt depuis le début de l'année a baissé de 9% par rapport aux sept premiers mois de 2019.

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