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Hippodrome de Compiègne : Eric Woerth entendu par la Cour de justice de la République

C’est "l’autre" dossier Woerth. En pleine tourmente dans l’affaire Bettencourt, l’ex-ministre du Travail était éclaboussé l’été dernier par celle de la vente de l’hippodrome de Compiègne : une soixantaine d’hectares vendus pour 2,5 millions d’euros dans des conditions qui seraient sujettes à caution.
Article rédigé par franceinfo
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"Il n'y a pas d'affaire Woerth, pas plus concernant l'hippodrome qu'ailleurs", assure Me Le Borgne. L’avocat d’Eric Woerth fait référence aux instructions, dépaysées à Bordeaux, sur un éventuel trafic d’influence et financement illicite de la campagne électorale de Nicolas Sarkozy.

Cet après-midi, c’est donc sur la vente de l’hippodrome de Compiègne que l’ex-ministre devra s’expliquer.
La Cour de justice de la République (CJR) – seule juridiction habilitée à demander des comptes à des ministres sur des faits commis dans l’exercice de leurs fonctions – a ouvert une enquête pour "prise illégale d’intérêts", visant nommément Eric Woerth.
Au cœur du dossier : la vente d’une parcelle de 57 hectares de la forêt de Compiègne – comprenant l’hippodrome, un golf et un restaurant de luxe – à la Société des courses de la ville dirigée par un proche de l'UMP, vente scellée par un accord de gré à gré en mars 2010.

"Une sorte de bricolage" du ministre

Pour Eric Woerth, alors ministre du Budget, cette vente s’inscrit tout naturellement dans la politique de cession de biens fonciers de l’Etat "non essentiels au service public".
_ Et le prix – 2,5 millions d’euros – n’est pas un prix d’ami, puisque la valeur du bien avait été estimée en 2003 à la moitié de cette somme par le ministre de l’Agriculture de l’époque, Hervé Gaymard.

Plus que le montant, c’est la forme du montage qui semble poser problème.
Dans un rapport parlementaire rendu mi-février, la sénatrice PS Nicole Bricq estime que la procédure de vente a "constitué une sorte de bricolage" du ministre du Budget.
Il y a quelques mois, le Canard Enchaîné, à l’origine de la révélation de cette affaire, affirmait d’ailleurs que l’actuel ministre de l’Agriculture Bruno Le Maire avait "bel et bien tenté de s’opposer à cette vente illégale".

Parallèlement aux investigations de la CJR, une instruction est en cours. Les juges du pôle financier s’intéressent au volet non ministériel de l’affaire.

Gilles Halais, avec agences

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