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Herrlisheim: le procès tourne autour d'Emmanuel Rist

Les trois profanateurs présumés du cimetière israélite d’Herrlisheim, dans le Haut-Rhin, sont jugés depuis hier. La première journée du procès a tourné autour de la personnalité du principal prévenu, Emmanuel Rist.
Article rédigé par franceinfo
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La profanation du cimetière juif d’Herrlisheim, dans la nuit du 29 au 30 avril 2004, avait bouleversé l’opinion française. Le jour anniversaire du suicide d’Adolf Hitler, un groupe y avait vandalisé 127 sépultures, les maculant d’inscriptions néonazies et racistes. Plus tard, trois hommes seront arrêtés et reconnaîtront les faits. Parmi eux, Emmanuel Rist, présenté comme le leader et aussi poursuivi pour le meurtre d’un marocain en mai 2001 et tentative de meurtre en 2005.

Aujourd’hui, Emmanuel Rist, agent de maîtrise de 38 ans, a bien du mal à expliquer ses actes. Son avocat refuse d’en faire l’idéologue nazi que l’on décrit. "On l’a fait juste pour passer dans le journal" avance son client. Une déclaration qui n’explique pas les objets nazis, croix gammées, drapeaux et portraits d’Hitler qu’il collectionne depuis l’âge de 15 ans, ni les tracts qu’il rédige en copiant des ouvrages de propagande du III° Reich.

Aujourd’hui, comme ses co-prévenus, Laurent Boulanger et Laurent Peterschmitt, il veut faire acte de repentance et explique que son "état d’esprit aujourd’hui n’a rien à voir avec celui d’avant". Maître Alain Jakubowicz, avocat du Consistoire israélite central, partie civile dans ce dossier, ne croit pas en cet argument.

Du côté des autres prévenus, qui ont eux aussi reconnu les faits, la ligne de défense est de se réfugier derrière la personnalité de Rist. C’est lui qui les a influencé analysent-ils. Les trois hommes travaillaient dans la même entreprise de sécurité. Les deux derniers, plus jeunes auraient été effrayés, autant que fascinés, par les connaissances et les idées du premier. Tous deux nient être racistes mais n’hésitent pas à s’en prendre à "la racaille", ceux qui, selon eux, ne travaillent pas "et agressent les pompiers".

Les trois hommes risquent jusqu'à 5 ans de prison et 75.000 euros d'amende. Aujourd'hui, le tribunal correctionnel de Colmar verra l'examen des faits et les plaidoiries des parties civiles.

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