Groupe de Tarnac : "simulacre" de reconstitution, selon la défense
Les alentours de la voie ferrée avaient été totalement bouclés par les forces de l'ordre. La presse était prudemment tenue à l'écart. Si bien que Julien Coupat, désigné comme le chef du groupe de Tarnac, et Yildune Levy, n'ont pas pu être aperçus.
Il s'agissait de retracer les déplacements de Julien Coupat et son épouse Yildune Levy, tous deux mis en examen dans cette affaire, ainsi que leur filature par les policiers de la Sous-direction antri-terroriste (SDAT).
_ "Simulacre, farce, mascarade" : la fin de cinq heures de reconstitution a été dénoncée par un véritable dictionnaire des synonymes par les avocats du groupe de Tarnac. "Nous avions demandé une reconstitution, elle n'a pas eu lieu", a notamment lancé Me Thierry Levy, l'un des avocats de la défense.
Seul intérêt de cette reconstitution, l'utilisation d'une caméra thermique, comme lors de la filature de 2008. Les policiers antiterroristes affirment avoir vu deux silhouettes sortir de la voiture, mais ne pas avoir été en mesure d'identifier ses occupants.
_ Or, la reconstitution prouve qu'avec un tel appareil, on identifie parfaitement les individus. Selon la défense, cela prouve que les policiers ont menti. Et met donc à mal l'intégralité de leurs déclarations.
Sabotage
Dans la nuit du 7 au 8 novembre 2008, la ligne à grande vitesse du TGV-Est avait été sabotée. Au passage du TGV ouvreur à 5 heures du matin, une gerbe d'étincelles avait été observée et, plus tard dans la journée, la police ferroviaire établissait qu'un sabotage avait été organisé sur la ligne à partir d'un crochet constitué de morceaux de fers à béton.
La défense de Coupat et Levy met en doute la pièce maîtresse de l'accusation : un procès-verbal de filature, baptisé D104, selon lequel Julien Coupat et Yildune Levy se trouvaient en voiture sur la commune de Dhuisy cette nuit-là. Ils se seraient arrêtés à proximité de la ligne TGV-Est pendant une vingtaine de minutes vers 4 heures du matin.
_ Selon les avocats, les policiers chargés de la surveillance ne pouvaient être à Dhuisy à l'heure indiquée sur le PV, car cela impliquerait qu'ils aient voyagé à plus de 160km/h pendant 10 minutes. La défense conteste également la présence de la Mercedes de Julien Coupat à proximité de la voie ferrée, relevant des contradictions sur sa position entre différentes pièces du dossier.
Gilles Halais, avec agences
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