Fronde des magistrats : le gouvernement persiste
C'est un tribunal très emblématique qui vient de rejoindre ce conflit inédit. Environ 300 magistrats du tribunal de grande instance (TGI) de Paris, soit les deux tiers des effectifs, ont voté à leur tour en assemblée générale leur entrée en résistance. Dans cette juridiction, "900 mesures de suivi ne sont pas traitées", affirme le secrétaire national de l'USM.
Selon l'Union syndicale des magistrats, près de la moitié des juridictions françaises seraient entrées en lutte, ou en passe de le faire. Encore une trentaine d'assemblées générales doivent se tenir aujourd'hui, pour voter ou non le report de toutes les audiences non urgentes (ce qui exclut les cas de personnes détenues ou remises en liberté) jusqu'à au minimum jeudi, journée de manifestation nationale à Nantes. Ces tribunaux se voient donc tourner au ralenti, manière de marquer son mécontentement dans une profession interdite de grève par la loi.
Loin d'avoir calmé les esprits, la réunion organisée hier au débotté à Matignon, et les propos de François Fillon à la sortie, n'ont fait qu'attiser la colère des hommes en robe. Devraient ainsi entrer dans le mouvement aujourd'hui de nombreuses cours d'appel comme celles de Toulouse, Besançon, Rennes, Pau, Orléans,
Douai, Colmar ou Montpellier.
C'est "une des corporations qui a le plus de mal à assumer sa part de
responsabilité" (Baroin)
Est-ce parce que le poids électoral des 7.000 magistrats français est faible ? Est-ce parce que leur mouvement risque de "ne pas être compris des Français", selon François Fillon ? Loin de chercher à rasséréner juges et avocats, la majorité enfonce le clou depuis hier.
- "Leur réaction est excessive" dixit le Premier ministre hier.
- "Incompréhensible" et "disproportionné", ajoute Jean-François Copé, le secrétaire général de l'UMP.
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Ce mouvement est pour une large part "organisé et orchestré par des syndicats", renchérit François Baroin, le porte-parole du gouvernement, pour qui les magistrats sont "une des corporations qui a le plus de mal à assumer sa part de
responsabilité". La dite-corporation appréciera." Les magistrats sont tellement ulcérés qu'ils se disent
prêts à toute forme d'action, comme bloquer la machine", conclut
Christophe Régnard, président de l'USM.Cécile Quéguiner, avec agences
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